Les maternités précoces sont en recul dans le monde et le Maroc n’est pas épargné par cette tendance baissière. Tel est le constat qui ressort de l’enquête de l’Institut français des études démographiques (Ined). Le recul de la fécondité précoce est associé au retard du mariage.
Le recul de l’âge de mariage constitue le premier facteur explicatif. A ce sujet, l’enquête relève que lorsque l’âge au mariage augmente dans un pays, la fécondité précoce baisse le plus souvent. Tel est le cas des pays du Maghreb. Selon l’étude, la scolarisation des filles, le développement de l’emploi féminin et l’évolution du statut des femmes dans la famille et la société se sont accompagnés d’une augmentation de plus de dix ans de l’âge au mariage des femmes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, l’âge au mariage est passé de 17 à 19 ans en moyenne à près de 27 ans au Maroc et à 30 ans en Algérie et en Tunisie.
Par ailleurs, l’étude souligne que le taux de fécondité des femmes âgées de 15-19 ans varie de presque 1 à 100 selon les pays. Au Maroc, il est de 15 naissances par an pour 1000 femmes de 15-19 ans en 2005-2010. Ce taux est le plus bas en Libye (3 naissances par an pour 1000 femmes de 15-19 ans) et le plus élevé en République démocratique du Congo (201 naissances). En 2010, 16 millions d’enfants sont nés d’une mère de moins de 20 ans (12% du total des naissances). Ce qui représente un taux de fécondité de 54 naissances pour 1000 femmes de 15-19 ans contre 64 naissances pour 1000 femmes en 2000.
Dans les pays du Nord, l’étude relève que les maternités précoces sont moins fréquentes qu’autrefois mais elles n’ont pas pour autant disparu. Elles sont les moins fréquentes dans trois pays à savoir la Suède, l’Italie et l’Allemagne. Par contre dans les pays anglo-saxons, les maternités précoces sont élevées. C’est le cas au Royaume-Uni, en Irlande et, de façon encore plus marquée, aux États-Unis. Dans ces trois pays, les «grossesses adolescentes» constitue un grave problème social. Elles s’observent surtout dans les milieux pauvres et s’expliquent en partie par le fait que les rapports sexuels sont mal protégés et l’IVG difficile d’accès.