Sept ressortissants marocains sont toujours prisonniers sur la base cubaine de Guantanamo transformée en vaste prison par les Américains au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. A en croire cette liste, définitive, comportant 759 noms avec nationalité et âge, les Marocains en question sont Mohamed Belmoujane, Saïd Boujaâdiya, Younès Chekkouri, Lahcen Ikassrin, Ahmed Rachdi, Abdellatif Nasser et Tarik Dergoul. Ces deux derniers seraient les détenus qui étaient jusque-là connus seulement par leurs noms de guerre : "Zouhair", originaire de Béni Mellal et "Abou Elharith" de Casablanca.
Les autres, soit un autre groupe de huit personnes, sont connus depuis leur extradition au Maroc par les autorités américaines. A leur tête, on retrouve Abdellah Tabarak, l’ex-employé de la RATC. Parmi cinq Marocains extradés au Maroc avant d’être poursuivis en état de liberté provisoire, deux ont été réincarcérés en relation avec l’affaire de la cellule des 17 présumés terroristes soupçonnés de coordonner avec des Belgo-marocains pour le recrutement de "jihadistes"pour l’Irak. Il s’agit de Mohamed Mazouz et Brahim Benchekroune. Début 2006, les autorités américaines décidaient l’extradition de trois autres Marocains : Najib Lahssini, Moha-mmed Ouali et Mohammed Souleimani Laalami.
Début mars 2006, le Pentagone avait publié les transcritptions des auditions de 317 détenus de Guantanamo. Younès Chekkouri, entre autres, y affirmait qu’il a été arrêté en Afghanistan pour le seul fait d’avoir cherché à faciliter aux Marocains qui arrivaient au pays du Mollah Omar de trouver où loger. Mohamed Belmoujane, lui, avait affirmé avoir été arrêté pour possession d’un fusil d’assaut que lui aurait confié un ami pour se défendre.
La liste rendue publique par le Pentagone, le 16 mai 2006, comprend 759 noms de prisonniers dont 275 qui avaient été libérés ou extradés vers leurs pays d’origine.
Sur cette liste, les Afghans arrivent en premier avec un total de 201 détenus, suivis de 134 Saoudiens et de 94 Yéménites. On retrouve aussi sur cette liste des personnes, âgées entre 18 et plus de 70 ans, 20 algériens, 17 Chinois et 7Russes.
La base cubaine de Guantanamo a été transformée en janvier 2002 en centre de détention pour ceux qualifiés de "combattants ennemis". Suite à des accords avec plusieurs pays, 275 détenus ont été extradés ou libérés. Pour les Américains, ils ne risquent pas de présenter de danger pour la sécurité des Etats-Unis ou de leurs alliés. En mars 2006, le Pentagone a censuré les auditions de plus de 400 détenus estimant que le contenu de ces dernières pourrait être exploité contre les Etats-Unis, d’autres pays ou contre des détenus et ex-détenus, qui ont collaboré avec les services US.
Annassir manifeste devant le CCDH
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