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Saïd El Harrak: «Je ne crois pas que Pacquiao pourra battre Mayweather»

© D.R

ALM : Vous prenez part, dans un combat d’encadrement, à la soirée qui connaîtra le plus grand combat de l’histoire de la boxe. Que représente pour vous cette participation ?
 

Saïd El Harrak : C’est un honneur et un privilège de faire partie des boxeurs qui figureront dans cette soirée du 2 mai au MGM Grand à Las Vegas. Depuis mes débuts dans la boxe, j’avais toujours ce sentiment qu’un jour je prendrai part à un événement grandiose. C’est une nuit qui marquera les esprits des fans de la boxe, du sport et des centaines de millions de personnes autour de la planète. Ce n’est pas un rêve mais juste un pressentiment qui se concrétise. Cela prouve que les bonnes choses finissent par arriver quand on travaille dur et sans relâche en vivant sa passion.

Vous vous êtes entraîné avec Manny Pacquiao. Quelles sont ses chances de remporter le combat du siècle?

Je me rappelle avoir croisé les gants avec Manny Pacquiao, la première fois lorsqu’il préparait son combat revanche contre le Mexicain Eric «El Terrible» Morales. Ce fut une expérience exceptionnelle et extrêmement enrichissante. Il frappait très fort. Sa puissance est ce que je me rappelle le mieux de ce sparring. J’ai été ébahi de voir une personne de cette taille générer autant de force dans ses coups. Sinon, je ne crois pas qu’il pourra battre Floyd Mayweather dans le combat du siècle ce samedi. Mayweather est très intelligent, rapide et il excelle dans les contres. C’est le meilleur tout simplement. Il sait comment gérer ses adversaires et les faire adhérer à son jeu. Je pense que Floyd va gérer les premiers rounds jusqu’au cinquième, après il sortira le grand jeu.

Vous concernant, vous affrontez le pugiliste Christopher Pearson. Parlez-nous un peu de votre adversaire…

Tout ce que je peux dire sur mon adversaire, c’est que c’est un bon technicien. Il compte à son actif un impressionnant palmarès amateur. Mais cela ne veut rien dire puisque le style amateur est différent du professionnel. Autrement, je le trouve un peu arrogant et prétentieux dans son jeu. En revanche, ma première crainte dans ce combat sont les juges. Vous en conviendrez, la boxe est un sport politique avant tout. On vous fait gagner parfois parce que vous êtes l’enfant du pays.

Un combat se gagne aussi mentalement. Avez- vous recours à l’aide d’un spécialiste pour cette partie spécifique ?

Il n’y a pas de secrets ou de méthodes exceptionnelles pour préparer mes combats. Je travaille dur et je crois en moi-même pour toujours aller de l’avant. Je fixe des objectifs et je m’oblige à les atteindre. C’est de la self-motivation. Je ne me permettrais pas de décevoir ma famille, mes amis, mes fans et mon pays. Pour moi, perdre, c’est les trahir. Je vois les choses ainsi.

Sur les 1.421 boxeurs de la catégorie super-welter (entre 66 et 69kg), vous occupez la 104ème place. Comment comptez-vous améliorer davantage cette honorable place ?

Le travail, la rage de vaincre et le sacrifice. Je crois en mes capacités et mon habilité pour améliorer mon classement et figurer parmi les meilleurs de ma catégorie.
On voit que vous êtes une icône de la boxe aux Etats-Unis mais vous ne semblez pas être aussi bien connu du public marocain. Quelle en est la cause à votre avis ?
Honnêtement je n’ai jamais cherché ni à promouvoir ni à faire parler de moi, même dans les réseaux sociaux. Ce qui me laisse penser de cette manière c’est parce que je crois en une chose : le travail et l’abnégation pousseront les gens à s’intéresser à toi. Malgré tout, j’ai toujours été et suis fier de mes racines et mon héritage. Je tâcherai toujours de représenter dignement le Maroc, avec honneur et respect.

Que comptez-vous faire à l’avenir ? Retourner au bercail et promouvoir la boxe marocaine serait-il envisageable ?

J’aimerais bien boxer un jour au Maroc et contribuer à la promotion de ce sport dans mon pays. Je sens que ce sera une bonne expérience et çela va inspirer beaucoup de gens. Autrement, j’essaie de visiter le Maroc une fois chaque année, à Marrakech, Tanger et Larache, pour rendre visite à ma famille et mes amis là-bas.

La date : 2 mai 2015

Le lieu : MGM Grand à Las Vegas.

L’événement: «Le combat du siècle» entre les boxeurs Floyd Mayweather et Manny Pacquiao. Dans le passé, à force de promettre le «combat du siècle» et de régulièrement décevoir, la boxe a vu son étoile pâlir, mais le choc de ce samedi lui redonne un éclat presque inespéré. Les chiffres à eux seuls sont très éloquents.
Le «combat du siècle» pourrait générer 400 millions de dollars. A l’issue du combat, l’Américain Mayweather pourrait toucher 150 millions de dollars au moment où le philippin Pacquiao en toucherait 100. Dans cette soirée aux chiffres titanesques, un boxeur marocain sera présent sur le ring. Il s’agit de Saïd El Harrak. Ce jeune pugiliste maroco-britannique de 28 ans, devenu pro depuis 2008, compte à son actif 12 victoires, 2 défaites et 2 nuls. En côtoyant plusieurs boxeurs de renom tels que Pacquiao, Marcos Maidana, Ricky Hatton ou encore Laïla Ali, El Harrak s’est frayé une place de choix dans le ring des grands. Dans un combat d’encadrement, il affronte Christopher Pearson. Dans cet entretien exclusif, le boxeur marocain parle de son combat, des chances respectives de Mayweather et Pacquiao et de son attachement au Maroc.

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