Le président-directeur général de la Société nationale de l’électricité et du gaz (SONELGAZ) est allé jusqu’à Montréal, au Canada, pour sonner l’alarme quant à l’existence de menaces entourant le projet Desertec qui, rappelons-le, est un projet euro-maghrébin ambitieux visant à promouvoir l’exploitation de l’énergie solaire au profit de tous les pays de la région. M. Nourredine Boutarfa, qui représentait son pays aux travaux du Congrès mondial de l’énergie, a déclaré lors d’une session consacrée au développement des grands projets énergétiques en Afrique que le projet Desertec «qui est au début de sa phase de séduction, rallie des supporters mais connaît également des détracteurs». Dans son allocution, le patron du gaz algérien n’a pas précisé l’identité desdits détracteurs. Mais, il a fait quand même référence assez subtilement d’ailleurs à la France. «Le dirigeant de Sonelgaz a constaté cependant qu’elle pourrait (NDLR, l’initiative de Desertec) être concurrencée par le Plan solaire méditerranéen, initié par la France dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM)», indique une dépêche de l’agence de presse algérienne. Cette position est à la fois normale et étonnante. Normale, car l’Algérie, dont la politique étrangère a été complètement déboussolée depuis que sa présidence a été conquise par Abdelaziz Bouteflika, a complètement démonté toutes ses alliances internationales en multipliant ses adversaires grâce à une politique d’hostilité systématique et gratuite envers tous ses voisins tant du Nord que du Sud. Etonnante, parce que le premier détracteur non-avoué du projet Desertec est sans doute l’état algérien. Premier producteur de gaz dans la région, avec l’aboutissement du projet solaire, il se verra privé de l’unique chose qui lui confère une utilité géopolitique et retrouvera sa taille réelle. Il est donc le premier détracteur de Desertec.