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Abdellah Chakroun : «Les jeunes d’aujourd’hui doivent revisiter leur histoire»

© D.R


ALM : Comment s’explique la récente publication de votre autobiographie «Enfance et jeunesse sur les deux rives du Bouregreg», se déclinant en quatre chapitres au niveau desquels vous racontez certains souvenirs de votre vie ?
Abdellah Chakroun : En 2006 j’avais déjà publié un ouvrage qui s’intitule « Réflexions sur l’audiovisuel et le théâtre » et où j’avais choisi de relater quelques souvenirs se rapportant à ma vie et à ma carrière. Au niveau de ce présent livre «Enfance et jeunesse sur les deux rives du Bouregreg», j’ai voulu revenir un peu plus en arrière pour faire connaître et mettre en valeur une période et des moments notoires de la vie de tout un peuple. Il est important en mon sens de dresser le portrait de ces jeunes Marocains ayant vécu sous le protectorat. C’est une époque que les jeunes d’aujourd’hui devraient revisiter, car elle est imbue de valeurs qui étaient et demeurent les nôtres.

Au niveau de cette autobiographie, vous avez mis l’accent sur la période de l’orphelinat.
C’est une période qui m’a beaucoup marqué. Ma vie à cette époque n’était pas toute parsemée de roses. J’ai perdu mon père et ensuite ma mère et il a fallu que j’affronte, très jeune, les énormes difficultés de la vie. Au niveau de ce livre, j’ai voulu mettre en scène la dure image que vivaient les gens aux années 30 et 40, sous le protectorat. «Enfance et jeunesse sur les deux rives du Bouregreg» rend compte de l’univers du savoir auquel aspirait l’enfant que j’étais.

Vous êtes auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages et de cinq cents œuvres dramatiques écrites et jouées au niveau de la radio, la télévision et le théâtre. Comment s’explique cette grande passion pour l’écriture ?
Je suis un homme de plume et je le dis avec toute la modestie du monde. L’époque et le milieu où j’ai vécu ont certes favorisé cette grande passion pour l’écriture, car le seul moyen de communication à l’époque était l’art et la culture.

Vous devez être un véritable passionné des planches pour avoir écrit, réalisé, adapté et mis en scène autant de pièces de théâtre.
J’avais 18 ans lorsque je fus engagé comme responsable des émissions dramatiques à la radio. Je devais écrire des pièces qui convenaient à l’esprit et aux réalités socioculturelles  et politiques de l’époque, qui respectaient les valeurs, coutumes et traditions des Marocains. Mon rôle était aussi de créer un répertoire de théâtre marocain car en face on avait avec nous une troupe française qui mettait en scène un répertoire français. J’avais la chance de rencontrer et de travailler avec des talents et des artistes confirmés, à ne citer que Habiba Medkouri, Amina Rachid, Hammadi Amour…

Comment s’est fait le départ en France ?
J’avais réussi à décrocher une bourse pour suivre plusieurs  sessions de formation dans le domaine de la réalisation, à l’école René Simon. Au retour au pays, j’ai été recruté comme réalisateur marocain à l’époque où seuls les Français pouvaient avoir accès à ce poste.

Vous avez réussi à créer une troupe où figuraient des femmes comédiennes à une époque de l’histoire du Maroc où la femme n’avait pas le droit d’exercer le métier d’actrice ou de comédienne.
J’allais chercher les comédiens à bicyclette dans des écoles. Et durant les répétitions, les jeunes comédiennes étaient absolument et obligatoirement accompagnées par un membre de leurs familles.

Vous avez partagé avec vos lecteurs les grands moments ayant marqué votre carrière  professionnelle. Qu’en est-il de votre vie sentimentale et votre grand amour qu’est Amina Rachid ?
(Rires)….

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