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Décès de Mahmoud Darwich : La poésie arabe en deuil

© D.R

C’est lui Mahmoud Darwich qui écrivit: «Nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir. Espoir de libération et d’indépendance. Espoir d’une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l’école. Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire. Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang. Espoir que cette terre retrouvera son nom original: terre d’amour et de paix». Qui a dit que les grands créateurs mouraient ? Les poètes ne meurent jamais. Et c’est le cas de Mahmoud Darwich, car tant qu’existera la civilisation des hommes, existeront, s’entendront, se chanteront et vibreront les sonorités de sa poésie à travers les générations quia continueront de croire en la force de l’amour et de la paix. Car les rêves de Mahmoud Darwich étaient en effet d’amour et de paix. Ses vertiges étaient ceux de tous les humains. Mahmoud Darwich est né un 13 mars 1941 à Al-Birwah, en Galilée. Après l’établissement d’Israël en 1948, le village fut rasé entièrement et la famille Darwich s’enfuit au Liban, avant de rentrer clandestinement en Israël où elle découvre que leur village a été remplacé par une colonie juive. La famille s’installe alors à Dair Al-Assad. Il a publié plus de vingt volumes de poésie, sept livres en prose et a été rédacteur de plusieurs publications. Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu de multiples récompenses dont notamment les Prix Lotus, Lénine de la paix, Médaille de l’ordre du mérite des arts et lettres, Prix de la liberté culturelle de la Fondation Lannan… Mahmoud Darwich a été traduit dans au moins vingt-deux langues. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans «Asafir bila ajniha», (Oiseaux sans ailes, 1960). En 1964, il sera reconnu nationalement et même internationalement comme une voix de la résistance palestinienne grâce à «Awraq Al-zaytun» (Feuilles d’olives). Ce recueil deviendra très populaire notamment avec le poème Carte d’Identité. Le poème «Inscris : Je suis arabe», le plus célèbre de son recueil Rameaux d’olivier publié en 1964, dépasse rapidement les frontières palestiniennes pour devenir un hymne chanté dans tout le monde arabe. Plusieurs des poèmes de Mahmoud Darwich ont été interprétés par des chanteurs tels que Marcel Khalifa, Majda El Roumi… spécialement Rita, Les oiseaux de Galilée et Je me languis du pain de ma mère, devenus de véritables hymnes pour au moins deux générations dans le monde arabe. L’œuvre de Darwich, essentiellement poétique, aurait été une véritable défense et illustration d’une terre, d’un peuple, d’une culture en même temps qu’une entreprise hardie de génèse littéraire. Elle est hantée d’un bout à l’autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps: la Palestine. La solitude et le désarroi de l’exil exprimés, côtoient l’acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création. Son dernier recueil de poèmes traduit de l’arabe en français, par Elias Sanbar, «Comme des fleurs d’amandier ou plus loin» est paru en 2007 chez Actes Sud. Mahmoud Darwich ne mourra jamais, car avant de s’éteindre il accoucha de son dernier livre «L’impression des Papillons» sorti en 2008.

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