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Du foot pour tuer le temps

A un quart d’heure de la rupture du jeûne, des dizaines de supporters attendent encore d’un pied ferme le résultat du match qui oppose deux équipes du quartier Moulay Rachid, à Casablanca. Pour plusieurs dizaines de supporters, il est hors de question de rentrer avant la fin du match. Ahmed, tailleur, se souvient d’avoir été surpris Ramadan dernier par l’appel du muezzin sur le lieu même du terrain, tellement il était curieux de connaître l’issue du match qui devait départager les deux équipes finalistes.
Dimanche dernier, revoilà Ahmed, un fidèle habitué de la grand-messe, à deux doigts de revivre la même expérience. Sauf que le score sera tranché cette fois rapidement en faveur de l’équipe adverse : 5-3. Il part au dernier sifflet de l’arbitre, contrarié par la défaite de son équipe favorite mais consolé par sa combativité et la qualité du jeu produit ce jour-là. L’idée de revenir le lendemain suivre les autres matches lui trottait dans la tête. Même tonalité chez l’arbitre qui, en dépit de ses contraintes professionnelles, s’est porté volontaire pour officier le match. «Quand on a fait appel à moi, on m’a proposé un cachet. Mais j’ai refusé, pour moi, l’essentiel est d’aider les jeunes marginalisés de mon quartier à s’affirmer», a-t-il exhorté. Mais voilà, regrette-t-il, «les élus ne contribuent ni financièrement, ni moralement, à l’organisation des tournois».
En déplorant le désintérêt des autorités pour une initiative de salubrité publique, il veut bien souligner le dynamisme des associations de quartiers qui «n’épargnent aucun effort pour encourager la jeunesse ». Reste que ces efforts butent souvent sur des difficultés matérielles. S’agissant, par exemple, du financement du tournoi de Moulay Rachid, les vingt-quatre équipes participantes sont appelées à mettre la main à leurs porte-monnaies. Simplement, la contribution reste dérisoire. Interrogé sur le montant versé par chaque équipe, un organisateur nous a avancé un chiffre symbolique : 100 dirhams. «Juste de quoi acheter le trophée qui sera décerné au champion du titre».
Pour le reste, c’est-à-dire les maillots, les godasses et autres accessoires, les équipes sont obligées de se débrouiller pour se les procurer. En ce qui concerne le terrain, les matches se déroulent sur du goudron au risque et péril des joueurs. Un responsable associatif se demande, la mort dans l’âme, pourquoi «on nous laisse prendre ce risque alors que plusieurs terrains sportifs appartenant à la municipalité Moulay Rachid restent fermés».
Effectivement, en face du quartier Al Baraka, ce ne sont pas les infrastructures sportives qui manquent. Plusieurs habitants de la préfecture Moulay Rachid s’interrogent sur «l’utilité» de ces terrains construits avec l’argent des contribuables, mais dont l’accès est «condamné» tout au long de l’année. Parmi les terrains disponibles, on compte un de tennis, un autre de basket-ball, sans oublier la piscine municipale et le grand stade de football avoisinant Hay Errahma.
Ignorés par les autorités locales, les jeunes savent qu’ils doivent compter sur eux-mêmes pour créer des initiatives. Le tournoi du Ramadan offre ici un joli exemple. Cette manifestation permet aux jeunes joueurs de communier avec le public dans la passion du football, mais aussi autour des valeurs de convivialité, de tolérance et de partage.

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