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Hafid Elbadri a de l’humour dans les veines

© D.R

C’est dans la ville de Taza que s’entendit le premier cri du bébé Hafid Elbadri, jeune comédien et metteur en scène. Trois mois après sa naissance, sa famille dont le père appartient au corps de la Garde royale, déménage à Rabat et précisément au quartier Youssoufia, Hay Bouregreg. «Nous sommes six en tout, que Dieu nous préserve, un petit peu plus qu’une équipe de basket quatre garçons et deux filles. Ma mère est la cousine de mon père et c’est la raison pour laquelle, ils portent le même nom», déclare Elbadri. Ses premières connaissances de l’alphabet, de la multiplication, de l’addition et de la soustraction, il les a acquises à l’école Imam Malik. «Je garde de très mauvais souvenirs de cette école. C’était la terreur et l’angoisse continues. On avait une maîtresse toute jeune et toute belle mais incroyablement méchante. Pour punir les camarades, encore fragiles et innocents, elle leur demandait de tout enlever à part la petite culotte et c’était idem pour les filles. Elle les allongeait ensuite sur la table et c’est la séance cravache !», se rappelle Hafid dont l’adolescence s’effectua entre le collège Khawarizmi et le lycée Dar Essalm à Rabat. Hafid El Badri est originaire de la région Boulmane, et précisément du petit patelin Outat El Haj. «Très jeune, j’ai réussi à apprendre le berbère. Mon père nous envoyait durant les grandes vacances au village, chez mes grands-parents, où tout le monde parlait berbère. J’étais obligé d’apprendre cette langue pour pouvoir communiquer avec les membres de ma famille», se remémore Hafid que ses proches appelait le malin ou le «Jhâ», parce qu’il avait l’art de sortir des pétrins sans causer trop de dégâts.
En 1995, il réussit son bac. Son amour pour le théâtre, il le découvre au sein de la maison de jeunes Attakaddoum avec son maître Abdellatif Bakri, son futur professeur à l’ISADAC (Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle). «C’est grâce à lui que j’ai pris connaissance du concours d’admission au sein de l’ISADAC. Je l’ai passé et j’étais resté sur la liste d’attente. Heureusement pour moi, il y avait une fille dont les parents s’étaient opposés à ce qu’elle fasse des études de théâtre. On m’avait alors pris à sa place», déclare Hafid l’amoureux du théâtre universel. Quatre ans après, il décroche son diplôme de fin d’étude, option interprétation.
Il s’inscrit à la Faculté des lettres pour y préparer un DESA autour du thème «Essais de mise en scène de «L’île des chèvres»» du dramaturge italien Hugo Biti. Et c’est la rencontre avec une troupe italienne et le départ pour Bologne en 2001 pour une tournée avec la pièce «Pinocchio», la participation au Festival de théâtre méditerranéen et l’apprentissage de la langue italienne. «On m’avait confié le rôle de Pinocchio. Et depuis ce jour-là, j’évite de mentir au risque de voir mon nez s’allonger», note Hafid en éclatant de rire et en touchant de temps à autre le bout de son nez. Rigolo jusqu’aux dents ! En 2002, c’est une nouvelle tournée avec la pièce «Ephigénie», mise en scène par Marco Baliani, à Milan, Beyrouth, et Tirana en Albanie. «C’est une très belle et riche expérience. Le texte de la pièce s’écrivait au cours des répétitions. Les comédiens étaient d’origines différentes et sur scène, chaque comédien interprétait son rôle moyennant sa langue maternelle». Après ces deux fructueuses expériences, Hafid participe au sit com «Lalla Fatéma», «Sir H’ta T’ji», campe des rôles au niveau de la série Moudawala, joue dans la pièce « Fatna y Fatna» de Nassib El Mesnaoui, actuel directeur du Théâtre Mohammed V, dans «Mister Barrer» et dans les téléfilms «Aroussa Allah» et «Jabarouth»… Entre 2005 et 2006, il crée sa propre troupe qu’il baptise « Théâtre Com». En 2006, il met en scène, la pièce «Les amis» adaptée à partir du texte de Brecht, avec des comédiens sourds-muets. «C’était fabuleux de voir se transformer un personnage qui parle « normalement», en sourd-muet, au milieu de cette communauté de véritables sourds-muets», note Hafid qui prépare actuellement un nouveau one-man-show intitulé «Made in Morocco». Pour sa pièce «Khayef Lebhar Layerhal», Elbadri vient de bénéficier du fonds d’aide au théâtre pour la saison 2008/2009.
Bonne chance la jeunesse ! 

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