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Jamal Belmejdoub : «Je suis devenu un stratège, le temps d’un film»

© D.R

ALM : Que signifie «Mighiss», le titre du film ?
Jamal Belmejdoub : En rifain «Mighiss», signifie intelligent, audacieux. Le film raconte l’histoire du Rif durant l’occupation espagnole. L’intrigue se situe en 1921 quelques jours après la défaite des Espagnols lors de la célèbre bataille de «Dhar Ubaran» où les Rifains avaient récupéré tout un arsenal d’armes, et avant la bataille d’Anwal. Un commandant connu pour sa cruauté et qui dirige le camp espagnol, va tout faire pour le reprendre en infligeant toutes sortes d’atrocités aux villageois.
Les Rifains tenteront de prendre d’assaut le camp espagnol et cela va se solder par un échec cuisant. Mais grâce à leur intelligence et leur stratégie, ils finiront par vaincre ce commandant sanguinaire en lui tendant un piège et en l’obligeant à sortir du camp.

Est-ce votre film ressemblerait à «Indigènes», le long-métrage de Rachid Bouchareb ?
C’est vrai, on me l’a souvent dit. En fait, «Mighiss» est un film de guerre avec tous les effets spéciaux qu’il faut, les explosions, et les images atroces d’une guerre. C’est un film qui condamne la guerre plus qu’autre chose. Je me suis aussi souvent rappelé en tournant ce film des atrocités de Gaza. Je crois aussi que c’est la première fois qu’un réalisateur marocain entame l’expérience d’un film de guerre. Il comprend tous les ingrédients, émotion, action et humour. Il y a aussi une histoire d’amour qui alimente le film et qui est basée sur une légende répandue dans le Nord, selon laquelle celui qui touche la tombe du marabout de Sidi Chaïb devient fou. Cette intrigue participe aussi à la trame du film.

Pourquoi avez-vous choisi de tourner le film en rifain ?
En réalisant le long-métrage «Morrocan dream» au Haut-Atlas, on m’a reproché de ne pas l’avoir tourné en amazigh. J’ai retenu la leçon. Et puis, j’aime les défis. C’est ce qui nous fait avancer. Ainsi, même si je ne connais pas bien le rifain, j’ai dirigé des comédiens rifains pour qui c’était la première expérience cinématographique, ainsi que des  acteurs professionnels espagnols.

Quelle a été votre démarche au niveau de la mise en scène ?
Pour « Mighiss », il fallait respecter deux exigences. La première est la crédibilité et la vraisemblance au niveau des images et de l’émotion à faire ressentir au spectateur. La deuxième est la logique dans les stratégies militaires. On ne met pas un camp n’importe où. Il faut justifier cela. Je suis donc devenu un stratège, un militaire le temps du film.

Dans quelles conditions a eu lieu le tournage de «Mighiss» ?
Ce film est une super production internationale avec un budget national. On a tourné le film grâce aux quatre millions de dirhams d’avance sur recettes octroyée par le Centre cinématographique marocain et surtout grâce à l’engagement corps et âme des équipes artistique et technique ainsi que celui de la population et des autorités locales. Nous avons tourné le film entre les régions de Fès et Sefrou. Au début, le tournage était prévu dans la région de Nador, là où se sont réellement déroulées les batailles, mais cela n’a pas pu se faire parce que les autorités de la région ainsi que le secteur privé ont sous-estimé l’importance du projet. Les premières n’ont pas été très accueillantes. La deuxième raison est que le décor de la région de Nador a évolué et convient moins au contexte historique du film. J’ai donc dû plier bagage vingt jours avant le tournage vers une autre région là où les autorités ont été formidables.

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