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Majda Yahiaoui : «Le malhoune est notre identité culturelle»

© D.R

ALM : Parlez-nous de vos débuts dans le monde du malhoune.
Majda Yahiaoui : Les débuts, c’était par hasard. L’amour que je réserve au malhoune m’a poussée à le choisir parmi les différents styles musicaux. À la fin des années 80 et début 90, j’ai rencontré feu Houssine Toulali. À l’époque, j’étais étudiante à l’université de Meknès et j’étais ravie de rencontrer ce pionnier de la chanson du malhoune. Avant de mourir, il voulait laisser un étudiant qui pourrait continuer sur son chemin. Il a beaucoup apprécié ma voix, ce qui m’a encouragée à faire du malhoune mon style musical préféré. Au milieu des années 90, j’ai sortis mes premiers albums où on trouve une reprise des grandes qsaïd, tel « Haraz »,  « Chamâa», etc.

Votre expérience comme animatrice à « Chada al Alhane» a connu un grand succès. Croyez-vous que le malhoune a besoin de ce genre d’initiative pour le faire revivre ?
Je crois que tout notre patrimoine a besoin de ce genre d’émissions, qui font un lien entre le passé et le présent du patrimoine culturel de notre pays. Nous avons besoin d’un produit marocain qui cible les Marocains. C’est une sorte de tremplin entre un passé, où le Marocain était désintéressé par son patrimoine culturel, et un présent, où le Marocain redécouvre ce passé et noue de nouveaux liens avec lui. Je tiens à préciser que toute une équipe est derrière la réussite de ce programme. Nous travaillons d’arrache-pied pour convaincre et satisfaire les attentes de notre public.

Ne croyez-vous pas que cette nouvelle mission vous a empêché de travailler sur de nouveaux projets artistiques ?
 Je me pose toujours la même question. Je crois que nous avions besoin que quelqu’un joue ce rôle. Au contraire, cette expérience m’a donné l’occasion de découvrir dans le monde du chant, ce que je ne connaissais pas auparavant. Il faut être conscient de ce fait. Même si je maîtrise parfaitement mon style musical, il me reste beaucoup à apprendre et à découvrir. Cette émission constitue une étape importante dans ma vie. Mon expérience artistique a été considérablement enrichie vu mes rencontres avec un grand nombre d’artistes et fond d’experts dans le monde de l’art.
 
Les débuts étaient-ils difficiles pour frayer un chemin dans ce style musical ?
C’est vrai que c’était difficile au départ. À l’époque, les gens avaient du mal à accepter une femme chantant le malhoune. C’était une autre mentalité. Actuellement la manière d’apercevoir les choses a beaucoup évalué. Nous trouvons de plus en plus de femmes qui chantent, que ce soit dans le malhoune ou dans d’autres styles musicaux. Elles participent à leur manière au rayonnement de la chanson marocaine.   
 
Pourquoi alors avez-vous choisi de briller dans un domaine où les femmes se fond d’expert  rares?
Le Malhoune est un style musical cent pour cent marocain. C’est l’amour que je lui réserve qui m’a incitée à le choisir. Actuellement, j’espère servir cet art sous d’autres formes. Sachant qu’il y avait un problème de communication entre l’art et le public. Nous avons réalisé l’émission « Chada al Alhane » pour rétablir ce lien.
 
Comment voyez-vous l’avenir du malhoune ?
Je ne suis pas inquiète. Je garde toujours espoir. L’essentiel, c’est qu’on ressent de l’amour pour le malhoune, afin qu’il renoue avec le succès. J’aimerais voir cinq ou six voix par an qui animent cet art. Assurément, c’est un genre musical très riche. Quand nous écoutons Charles Aznavour, Edith Piaf, et bien d’autres, nous apercevons que les mêmes sujets sont présents dans notre patrimoine musical, en l’occurrence le malhoune, mais ils sont traités différemment. Il faut que les jeunes retournent à leurs sources. C’est nôtre identité et chaque marocain doit être fier de son patrimoine culturel !
 
Un dernier mot.
Je vais surtout parler en tant qu’animatrice de télévision. Ce qui compte pour moi, c’est de respecter mon public. J’essaie d’être à la hauteur de ses attentes. Je lui demande pardon si jamais je commets des fautes. Mais avec l’appui du groupe de l’émission, nous travaillons durment pour les éviter et pour atteindre un seul objectif : satisfaire tous les goûts.

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