Pays riche, aux multiples ressources et avec une population disposant de l’un des plus forts pouvoirs d’achat dans le monde, la Norvège fait rêver. Mais c’est compter sans un véritable cauchemar que vit la population de ce pays, et qui n’est autre que le suicide, l’un des principaux fléaux que subit ce pays. Un pays qui fait partie d’une Europe où le suicide est la septième cause de décès avec 163.000 morts par an et d’un monde où, chaque année, 873.000 personnes mettraient fin à leur jour, un chiffre comparable à celui des accidents de la route.
Au cours du précédent siècle, il a augmenté de façon significative en Norvège, dépassant de loin la moyenne européenne de 17,5 pour 100.000 habitants. Dans ce pays, il est deux fois supérieur à ceux des pays de la partie occidentale. L’évolution de la société avec ses corollaires, isolement et manque de temps, est souvent citée pour expliquer la profusion du suicide. Si dans l’Europe de l’Est, comme dans la plupart des pays dans le monde, chômage, situation économique, perte des repères en sont les principales raisons, en Norvège, c’est la dislocation du tissu des solidarités, chute de l’estime de soi, ennui dans une vie où tout est accessible, manque de challenges qui sont cités. Pis, la tendance, qui touche de plus en plus les jeunes, commence à se propager chez les enfants. Parmi les suicidés, on compterait, selon une étude de l’OMS menée dans les pays industrialisés, presque trois fois plus de suicides chez les garçons que chez les filles. On retrouve cet écart entre hommes et femmes à tous les âges et ce ratio va en s’amplifiant. La cause est profonde et tient à la difficulté qu’ont les hommes à laisser transparaître leurs sentiments.
Pour limiter la tendance, un programme national de prévention a été mis en place. La stratégie norvégienne de prévention du suicide a obtenu certains effets en multipliant les méthodes préventives : éducation du public, amélioration de l’accès aux services de santé mentale, limitation de l’accès aux moyens permettant de se suicider, recensement des individus à risque pour lesquels il est nécessaire d’intervenir à titre préventif, formation des professionnels de santé. Elle prévoit également un suivi des tentatives de suicide.