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Ports US : une affaire houleuse

Les attentats du 11 septembre ont créé chez les Américains une phobie des Arabes : un Arabe est forcément dangereux surtout lorsqu’il est originaire des pays du Golfe. Un amalgame dangereux atténué par une multitude d’argumentations le rendant politiquement correct.
Il s’agit d’une affaire de rachat de six ports américains par le groupe Dubaï Ports World, contrôlé par l’Emirat de Dubaï, qui a fait naître une mauvaise polémique aux Etats-Unis sur les conséquences possibles en matière de sécurité.
L’opération d’un montant de 6,8 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros) concerne de grands terminaux portuaires basés à New York, New Jersey, Baltimore, La Nouvelle-Orléans, Miami et Philadelphie. Cette transaction a eu un véritable effet boule-de-neige. Critiqué de toutes parts, par l’opposition ainsi que par des membres de son propre parti, le président américain, George W.Bush, s’est trouvé plus isolé que jamais. L’étau se resserra autour du président américain, et la société émiratie a dû intervenir. Dubaï Ports World a décidé vendredi dernier de reporter le rachat de six ports maritimes américains, après cette forte polémique.
Un report sine die qui devra donner plus de temps au président George W. Bush pour convaincre des parlementaires opposés à la transaction. Ces derniers craignent que cela n’augmente le risque d’attaques terroristes sur le sol américain.
Les détracteurs arguent que deux des kamikazes du 11 septembre 2001 étaient originaires des Émirats arabes unis. Les conditions de la vente sont précisées dans des documents estampillés «confidentiel». De telles informations sont souvent considérées comme des secrets commerciaux et il est très inhabituel qu’elles soient publiées.
Le député républicain Peter King, président de la commission à la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, a affirmé que «le fait que les documents ne vont pas être conservés sur le sol américain ni soumis à la législation américaine» soulève «une question très grave». Un autre détracteur, le sénateur démocrate Charles Schumer, estime, pour sa part, que les révélations sur l’affaire apportent «plus de questions que de réponses». Tout en s’étonnant des craintes de nature sécuritaire suscitées par la reprise des activités portuaires par la société émiratie, le président américain a affirmé que les Émirats arabes unis étaient un partenaire précieux dans la lutte contre le terrorisme.
Le gouvernement a souligné qu’il soutenait toujours la vente à la société Dubaï Ports World, précisant que le président Bush s’opposerait à toute tentative des élus du Congrès pour la faire capoter. Il menace même d’opposer son veto.
La société Dubaï Ports World est une société qui a du poids dans le marché international. Elle a récemment racheté pour le montant de 3,92 milliards de Livres le groupe britannique P&O. Grâce à cette acquisition, Dubaï Ports World va se hisser à la place de second opérateur mondial, au coude à coude avec Temasek, mais derrière le géant asiatique Hutchinson Whampoa. L’année dernière, l’opérateur arabe a traité 8 millions d’EVP. Avec le rachat de P&O et de ses 29 terminaux, le groupe vise les 42 millions de conteneurs dans les cinq prochaines années. Fin 2005, Dubaï Ports World avait affirmé qu’il souhaitait maintenir cette activité, qui arme encore 26 navires, dont 6 au départ de Calais.

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