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Un bain de sable en plein désert à Zagora

© D.R

Zagora. Sur la route de l’aéroport, un désert à perte de vue porte le voyageur vers l’horizon. A quelques jours de la saison estivale, la température dépasse déjà les 35 degrés. C’est à ce moment de l’année où l’on commence à se préparer, ici, à accueillir des baigneurs d’un autre type. Des amateurs de bain de sable chaud viennent tout simplement se faire soigner par les méthodes les plus traditionnelles. Et s’ils sont plusieurs à le faire, c’est parce qu’ils ont beaucoup entendu parler de miracles.
Partout à Zagora, on vous racontera l’histoire de cette Française qui se déplaçait sur une chaise roulante avant de plonger ses jambes dans le sable chaud du désert. Elle a recommencé à marcher, soutenue par des béquilles qu’elle finira, très rapidement, par s’en débarrasser. «Elle n’a jamais quitté Zagora, depuis qu’elle a retrouvé l’usage de ses jambes. Elle est restée fidèle aux sables guérisseurs», raconte avec enthousiasme Mohamed Ouyatouali, originaire de Dadès. C’est lui l’ange gardien de ces dunes de sable qu’il transforme, avec l’aide d’autres membres de sa famille et d’ouvriers, en un campement d’accueil des estivants. «Là-bas, c’est le parking, et à quelques pas, les douches. Et puis, tout autour, on dresse trois grandes tentes où peuvent patienter les clients et se reposer après leur séance en sirotant un verre de thé bien de chez nous !», explique l’homme en bleu qui a pris place dans ces lieux depuis douze ans. En ce moment, seul son jeune frère, Ydir, l’a rejoint, après avoir terminé ses examens, pour accélérer les préparatifs.
Muni d’une pelle, le jeune homme commence à creuser le sable dès qu’un taxi s’approche. «Ici, les taxis ne circulent pas, sauf lorsque c’est un client qui le leur demande», précise Mohamed. Cela devient donc un réflexe : dès qu’un véhicule de couleur jaune s’arrête, Mohamed arrive en courant pour accueillir le client, s’informer auprès de lui des raisons pour lesquelles il a opté pour le bain de sable et lui servir de guide. «Ah ! C’est très important d’avoir toutes les indications nécessaires sur le client. Vous savez, ces bains de sable ne sont pas toujours recommandés pour certains cas», dit-il, prenant un ton plus sérieux. C’est que Mohamed a eu pas mal de mauvaises surprises dans l’exercice de cette médecine traditionnelle qu’il en a fait une leçon. «Il y a quelques années, un vieil homme est venu se faire soigner, ici. Or, il était tellement faible sur le plan physique que j’ai eu des doutes.
Alors, bien avant de lui accorder son vœu de se faire enterrer dans le sable, je l’ai emmené chez un médecin qui m’a appris que le client était mourrant et qu’il n’y avait plus rien à faire. J’ai gardé la prescription dans ma poche et c’est grâce à ce bout de papier que je me suis tiré d’affaire», se rappelle-t-il. Le client en question a eu un arrêt cardiaque tout juste après avoir quitté les dunes. Mohamed allait être arrêté s’il n’avait pas montré la preuve du médecin. Précaution oblige ! Mohamed devient «un parano» en la matière.
Les cardiaques, les diabétiques et les personnes hypertendues et/ou physiquement faibles ne sont pas « les bienvenus ». Ne le prenez-pas mal, c’est une question de vie ou de mort, comme vous pouvez le constater. Alors pour qui ces bains de sable et comment en profiter ?  Selon le gardien des lieux, la thérapie par le sable chaud est la plus indiquée aux personnes souffrant d’un rhumatisme, donc, des douleurs articulaires, ou à ceux qui veulent perdre du poids. «La saison démarre, en principe, en mi-juillet et se poursuit tout au long d’un mois.
Les clients suivent des séances de 4 à 7 minutes chacune, deux fois par jour et à une heure d’intervalle, pour permettre au corps de se reposer», souligne Mohamed. Durant les intervalles, entracte, les clients sont conviés à prendre un thé épicé où se trouve mixé un ensemble d’herbes aux propriétés curatives, dit-on. Et avant de quitter les lieux, c’est un second verre de thé local qu’on offre au client, question de courtoisie. «J’ai installé le château d’eau que vous voyez là-bas, pour mettre en place les douches et permettre aux clients de partir satisfaits», tient à faire remarquer Mohamed avant d’ajouter qu’il serait meilleur de ne pas prendre de douche après cette thérapie au moins trois jours successifs : «Ce sont de grands spécialistes casablancais en médecine qui me l’ont affirmé. Mais, les clients, dans leur majorité, préfèrent se doucher pour continuer leur route en voiture».
Mohamed assure que la chaleur du sable agit sur les douleurs articulaires et fait fondre la masse graisseuse. «Parfois, on reçoit des diabétiques qui souffrent d’un rhumatisme, mais, pour les soulager, on ne les enterre pas dans le sable, comme les autres, on met juste une ceinture de sable autour de l’endroit concerné», tient-il à clarifier.
Ces bains de sable deviendront dans quelques jours un lieu de pèlerinage. En plus des Marocains, les Italiens, les Américains, les Anglais et les Allemands rejoignent la file d’attente. «On partage la zone en deux : une pour les femmes, et l’autre pour les hommes… Mais, le score d’affluence, ce sont les femmes qui le détiennent !», s’exclame Mohamed, un sourire aux lèvres. Côté tarif ? Mohamed n’a pas de réponse, il affirme que cela reste lié à la générosité des clients. Pas de prix fixe, c’est le résultat qui en est tributaire. Si vous êtes de passage à Zagora, et surtout tentés, de10h30 à 16h, bienvenue aux sables dorés sur la route de l’aéroport !

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