Chroniques

Périscope : Commémoration

Les terribles attentats du 11 septembre soufflent aujourd’hui leur deuxième bougie. Deux années, jour pour jour, se sont écoulées depuis les événements qui allaient changer la face du monde. Les images d’une Amérique, toute puissante et toute invincible qu’elle est, réduite à une Nation affolée, fébrile et vulnérable, sont toujours présentes dans l’esprit. Cependant, le pire restait à venir. Les actes barbares perpétrés aux États-Unis allaient déclencher une série de réactions en chaîne. L’acte était d’une gravité telle qu’il allait finir par consacrer ce que l’on appelle «le nouvel ordre mondial». Le mot «terreur» et ses dérivées allaient prendre les devants de la scène et être sortis à tout bout de champ, afin de légitimer toute action qui, jusqu’au 10 septembre 2001, n’aurait pas eu droit de cité. Dans la même logique, le lexique s’était enrichi de la résurgence de termes tellement oubliés qu’ils risquaient de disparaître du dico américain. Ainsi, George Walker Bush avait trouvé là l’occasion de piocher dans la musette à expressions bibliques et d’enjoliver ses discours de mots issus tout droit de l’âge médiéval. «Croisades», «Le bien et le mal», «Châtiments», et autres termes de même envergure étaient ressassés à chaque occasion par le président américain. Les discours se sont traduits sur le terrain lorsque les États-Unis décidèrent d’initier leurs croisades en Afghanistan, afin de châtier Oussama Ben Laden et de procéder, par là-même, à des dégâts collatéraux par-ci et par-là. La besogne fut très rapide. Affamés, pieds nus et armés de kalachnikovs quasi-enrayés, les disciples de Ben Laden n’allaient tout de même pas faire long feu devant un arsenal américain à la pointe de la technologie. Et un maillon de moins sur «L’axe du mal», sur lequel figurait également l’Irak, avant sa « libération». La machine de l’après 11 septembre était en marche et il fallait en profiter pour régler son compte à Saddam Hussein, au mépris de la communauté internationale. Le lexique tant exalté par Georges W. Bush refit soudainement surface. Le débat sur l’Irak battait son plein et se nourrissait de plus en plus de religieux. On racontait que le président américain lisait chaque matin les commentaires de textes bibliques, écrits par un certain Oswald Chambers, pasteur écossais évangélique mort en 1917. On a ainsi pu relever des passages entiers d’écrits évangéliques dans les discours d’avant-guerre de Bush. Une monumentale erreur que de traduire le conflit en terme religieux, jusqu’à persuader que la guerre allait être menée au nom d’un Dieu chrétien contre l’Islam. De quoi nourrir davantage la haine qui est en train de ronger les acquis de l’humanité.

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