Economie

Abdelhai Sbai : Le haut standing a été frappé de plein fouet par la crise

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ALM : Comment analysez-vous le marché immobilier à Tanger ?

Abdelhaï Sbaï : J’estime que le secteur de l’immobilier ne se porte pas tellement bien, mais ne s’enfonce pas vraiment dans la grande crise. Les prix du marché marquent actuellement une relative stagnation, après avoir connu une baisse depuis 2008. Mais il faut signaler que les différents segments de l’immobilier n’en sont pas affectés de la même manière.  

Par rapport aux autres segments du marché immobilier, le haut standing à Tanger a été le plus impacté par la crise. Est-ce toujours le cas ?

Le haut standing a été frappé de plein fouet par la crise financière. Car en plus des Marocains d’un certain niveau, ce segment a été sollicité par les étrangers et les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Nous avons, ces dernières années, pratiquement perdu ces deux types de clientèle. Il n’en empêche que le créneau des appartements haut standing est parvenu à tenir bon dans certains quartiers, telle la corniche. Il faut reconnaître que la question du lotissement constitue un grand problème pour les professionnels, en particulier pour les projets des villas de 300 à plus de 500 m2. Des lotisseurs ont du mal à obtenir l’autorisation pour réaliser leurs projets. Les autorités justifient la non-autorisation des lotissements par le fait que les acquéreurs potentiels réalisent leurs constructions à leur goût et à des dates loin les unes des autres. Ceci entraîne un ordonnancement architecturel diffus, non homogène et les infrastructures se dégradent.   

Un grand nombre de chantiers en cours de construction est destiné au logement social. Comment expliquez-vous la forte offre de ce type d’habitat?

Certes, ce secteur ne se porte pas toujours aussi bien comme auparavant, mais il parvient difficilement à tirer son épingle du jeu. Les grands groupes immobiliers sont plus attirés par le secteur du logement social et se partagent en conséquence la grande partie de ce marché à Tanger. Un nombre important de projets mis en chantier est destiné à ce type d’habitat, dont la plupart sont vendues sur plan. Mais la confiance des clients envers le logement social commence à diminuer. Les acquéreurs dénoncent pour la plupart des cas l’absence d’interlocuteur direct avec qui discuter, par exemple, des problèmes techniques dont souffrent leurs nouveaux appartements.
Ce qui en découle que les différents segments du marché à Tanger souffrent d’une baisse de la demande. Pourquoi les promoteurs ne recourent-ils pas à la location comme alternative pour s’en sortir ?
Généralement les promoteurs immobiliers préfèrent garder leurs biens immobiliers fermés plutôt que de les louer. La plupart d’entre eux ont eu recours à des locataires non payeurs de leurs loyers. Et si l’on pense porter ce genre d’affaires devant la justice, on doit attendre des années avant d’obtenir gain de cause.

Votre secteur bénéficie-t-il des facilités bancaires ?

En tant que professionnel, j’estime que l’obtention du crédit bancaire relève de l’impossible. Les banques accordent beaucoup moins de prêts au secteur qu’auparavant, soit 1/3 du montant global du financement accordé à l’échelon national. L’accès des consommateurs au crédit est aussi devenu très difficile, et ce pour l’acquisition ou la réalisation d’un projet de logement.

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