A nos yeux, le retard à l’allumage accusé par Kounouz Biladi «MRE» pour les mois de juillet et août paraissait fatal pour le succès de l’opération. Sans tirer la sonnette d’alarme, nous avions déclaré que le retard n’était pas le meilleur allié de la réussite.
Au risque de paraître rabat-joie face à la clameur vive chez certains observateurs qui saluaient le génie de l’opération, nous avions souhaité à l’avenir plus d’anticipation dans l’action. Et plus de ciblage dans le produit.
A la suite des opérateurs du secteur, nous nous sommes demandés si un produit estival destiné aux marocains vivant à l’étranger ne devait pas commencer en janvier plutôt qu’en juin ? Si une brochure adressée à une famille marocaine résidant à Paris devait lui parvenir à domicile au plus tard le 31 mars ou distribué hâtivement et sans discernement dans les ports et les aéroports ? Ouvrons ici une parenthèse pour évoquer le chaos qui avait entouré la distribution des Kits de Kounouz Biladi l’année dernière. Stupéfaits, des voyageurs en partance à Dakar, ont reçu des mains de quelques dockers au hall départ de l’aéroport Mohammed V ces fameux Kits… destinés aux MRE.
Hélas, aujourd’hui, les tendances semblent donner raison à nos appréhensions pré-estivales. Dans les principaux hôtels de Marrakech, d’Agadir et du nord, l’on attend toujours ces packages touristiques qui n’arrivent pas. A se demander où sont les MRE ?
Pourtant, ils sont là, ils vont aux hôtels ces MRE. Cette troisième génération qui se comporte en touriste est assez présente dans les centres d’animation et les lieux touristiques. La plupart avec des formules de voyages concoctées d’avance par les voyagistes de leur pays de provenance.
Mais peu d’entre eux savent à quoi rassemble un Kounouz Biladi. Pourquoi doivent-ils y souscrire n’en connaissant pas les avantages ?
Sans avoir reccueilli le sufrage de l’ensemble, nous avons pêle-mêle posé la question ici et là, au hasard des rencontres. Résultat : peu de notoriété. l’ONMT et le ministère ont encore du pain sur la planche. Pourtant ils font de leur mieux. Le ministère du Tourisme et son pendant, l’Office national marocain du tourisme, communiquent abondamment. Brochures, kits, spots sont édités et réalisés en sèrie. Mais quid des retombées ? Y-a-t-il un ciblage conséquent ?
Fier de ces chiffres, l’ONMT veut changer le MRE. D’après ce vénérable Office, le quart des MRE qui se rend au Maroc déclare le faire pour des «raisons touristiques». Seulement, jusque-là, la jonction entre ces MRE touristes et les programmes de l’Office reste à prouver.