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Diplomatie économique : Le Maroc expose ses atouts à Paris

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Le Maroc a un projet de société visant à la fois à agir sur le politique, l’économique et le social de façon complémentaire et interactive pour donner une nouvelle impulsion au schéma de développement socio-économique, a souligné l’ambassadeur du Royaume en France, Fathallah Sijilmassi.
Intervenant lors d’une conférence organisée mercredi soir à l’Institut d’études politiques de Paris, sous le thème «Le Maroc un pays en mouvement», M. Sijilmassi a indiqué qu’un certain nombre de plans stratégiques ont été mis en place pour fixer les orientations stratégiques du Royaume, ajoutant que de grands chantiers de développement et d’infrastructures ont été ouverts avec le double impératif de compétitivité et de modernité. «Le Maroc a décidé d’établir une corrélation très forte entre politique économique, croissance économique et développement social et humain», a précisé l’ambassadeur, ajoutant que le Royaume a fait une prospection et un travail d’identification à travers le rapport sur le développement humain pour avoir une idée claire sur 50 ans d’indépendance, à la fois en termes de mesures de force et de faiblesse.
Evoquant les accords conclus par le Maroc, notamment avec l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes, M. Sijilmassi a relevé qu’à côté de cette ouverture sur le monde, le Royaume a défini une stratégie ciblée pour des secteurs d’activité économique avec un certain nombre de mesures à mettre en oeuvre.
Il a souligné, d’autre part, que le Maroc a accompli ces dernières années des progrès significatifs dans le domaine économique et financier, notant que le rythme des réformes structurelles s’est accéléré et des avancées ont été réalisées au niveau de la stabilité macroéconomique.
Grâce à une politique monétaire prudente, a-t-il expliqué, le taux d’inflation est passé de 5,1% en 1996 à 2% en 2006 et la croissance est entrée dans un cycle d’expansion, avec un taux de 8,1% en 2006.
M. Sijilmassi a indiqué par ailleurs que dans le cadre de l’intensification des relations économiques et financières entre la France et le Maroc, l’ambassade du Royaume en France a lancé une campagne de communication et de promotion sur le Maroc dans les principales villes françaises intitulée «Maroc-Hexagone».
«La relation avec la France dans cette économie ouverte, en dynamique et en croissance, est une relation forte et dense», a-t-il dit, précisant que 38 entreprises du CAC 40 et plus de 1.000 sociétés françaises sont installées au Maroc et que le volume des affaires, tous flux confondus, entre les deux pays se chiffre à 10 milliards d’euros. Pour sa part, Jean-René Fourtou, président du directoire du groupe français Vivendi, s’est félicité de l’excellence des relations économiques entre le Maroc et la France et de l’environnement des affaires dans le Royaume, faisant remarquer que l’acquisition par son groupe de 51% de l’opérateur Maroc Telecom, pour un investissement de 3,5 milliards d’euros est une opération bénéfique pour les deux pays.
«C’est le groupe Vivendi qui se développe le plus, qui a les meilleurs résultats, qui verse le plus de dividendes à la grande satisfaction de l’Etat marocain qui est resté co-actionnaire avec nous à hauteur de 35 %», s’est-il félicité, affirmant que l’entente entre les deux opérateurs est remarquable.
Après avoir indiqué que son entreprise a accéléré son implantation en Afrique en rachetant les télécoms de Mauritanie, du Burkina Faso et du Gabon, M. Fourtou a fait savoir que ces opérations ont été réalisées via Maroc Telecom, dont les experts ont négocié, redressé et intégré à l’ensemble du système Vivendi ces nouvelles acquisitions.
M. Fourtou, qui co-préside le Groupe d’impulsion économique franco-marocain (GIEFM), avec Mustapha Bakkouri, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a salué le travail accompli par ce groupe pour rapprocher les hommes d’affaires des deux pays et contribuer au développement des plans stratégiques élaborés en coordination avec l’Etat marocain et le secteur privé.
Il a souligné en conclusion que le Maroc, qui dispose d’une stratégie économique claire, a décidé de s’attaquer aux poches de pauvreté et aux problèmes sociaux par le développement économique.
Abordant le volet politique et diplomatique, l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Vedrine, a souligné que les relations franco-marocaines sont fondées sur une histoire et un héritage exceptionnels et constituent un trésor qu’il faut préserver, se félicitant du potentiel économique et humain considérable entre les deux pays.
«Il ne faut pas perdre en route cette espèce d’histoire exceptionnelle entre la France et le Maroc», a-t-il dit, relevant que cette relation apaisée s’explique par des raisons très particulières, notamment une colonisation plus inspirée qu’ailleurs, une décolonisation mieux réussie et une coopération conçue dès l’origine de l’indépendance de façon très active et très ambitieuse. Pour M. Vedrine, cette relation s’est poursuivie à travers trois règnes du côté marocain et deux républiques du côté français.
«Il y a une chose de tout à fait exceptionnel qui nous a été léguée par l’histoire et des responsables de très haut niveau qui ont su organiser ces relations franco-marocaines de façon à ce qu’elle deviennent ce qu’elles sont aujourd’hui», a-t-il fait remarquer, ajoutant que ces liens sont quelque chose d’absolument comparable à rien d’autre y compris sur le plan humain.
De son côté, l’ambassadeur du Maroc auprès des communautés européennes, Menouar Alem, a indiqué que le Royaume, en demandant un statut avancé dans ses relations avec l’Union européenne, propose de mettre très modestement à la disposition de son partenaire européen son expérience cumulée et inversement bénéficier de l’expertise développée par l’UE dans différents domaines dans le cadre d’un enrichissement mutuellement bénéfique.
Il a souligné en outre que le Maroc, qui a fait le choix stratégique et irréversible de s’arrimer à l’Europe, a mené des actions pionnières, notamment en matière de maintien de la paix en Bosnie et au Kosovo, de lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, et s’est fortement impliqué dans le processus méditerranéen.
Organisée par l’ « Association Sciences politiques », en collaboration avec l’ambassade du Maroc en France, cette rencontre s’est déroulée également en présence de François Gouyette, ambassadeur de France à Euromed, qui a abordé le processus de Barcelone, la nouvelle politique de voisinage de l’Union européenne et les coopérations existantes entre les pays des deux rives de la Méditerranée.

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