Economie

Financement de la mise à niveau

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Le chef de la PME-PMI marocaine classique, occupée par les appels de ses fournisseurs et des banquiers, a-t-il le temps de s’informer sur les différents mécanismes de financement dédiés à l’entreprise, en particulier sur le financement de la mise à niveau ? D’emblée, pour Tahiri Mohamed Said, président du CPMAN (Centre de promotion de la mise à niveau), la réponse est sans équivoque : «Au Maroc, il y a toute une panoplie de lignes de crédit, mais souvent les entreprises sont mal informées de leur existence. Il n’ y a pas assez de promotion sur la question». Ainsi, des lignes de crédit à des taux bonifiés, de l’ordre de 2%, comme le Renovotel ou le Fortex, récemment mis en place avec le concours de la CCG (Caisse Centrale de Garantie), sont paradoxalement sous-utilisées, alors que les secteurs visés, à savoir l’hôtellerie et les textiles sont de ceux qui nécessitent le plus de besoins en financement pour la mise à niveau. Il en est de même de la ligne allemande et de la ligne portugaise qui financent respectivement les achats de biens d’équipements en Allemagne et au Portugal à un taux de 5%. Peu de PME-PMI sont au courant de leurs existences et des conditions à leur accès. D’autres lignes de crédits tout aussi intéressantes viennent de voir le jour. Cas du FOMAN, Fonds pour la Mise à Niveau dédié, lui, à l’investissement matériel et immatériel. Mis en place dans le cadre de la coopération avec l’UE, ce fonds d’un budget de 400 millions de dirhams (dont 100 millions apportés par la partie marocaine), aura peu de chances de jouer un grand rôle en l’absence d’une promotion efficace. Peu informées, la plupart des entreprises s’adressent aux lignes de crédit classiques, caractérisées souvent par des taux allant de 6,5 à 10,5% avec des marges de risque élastiques». Face à ce problème, le rôle du CPMAN est vital d’autant que la problèmatique de la mise à niveau concerne désormais tout type d’entreprise. « C’est un processus permanent et perpétuel. Il n’y a plus de secteurs privilégiés, remarque M. Tahiri. « Au début, le terme de la mise à niveau, utilisé abondamment dans le vocabulaire économique entre 1996 et 1997, désignait toutes les mesures d’accompagnement et de financements des accords de libre-échange. Les entreprises visées étaient donc celles tournées vers l’export. » Aujourd’hui, tous les secteurs d’activité sont concernés. Le déficit d’information n’explique pas à lui seul le faible recours aux mécanismes de financement. Parfois, les conditions d’éligibilité sont draconiennes. Pour le Fortex par exemple, toute entreprise textile intéressée devait au début justifier trois années de mauvais résultats et présenter un projet viable. « Mais, si on réalise trois ans de déficit, on pense à la survie et non à la mise à niveau », s’exclame M. Tahiri… Heureusement que les critères d’éligibilité de ce fonds ont été revus dans le sens de faire adhérer un plus grand nombre d’entreprises. Bref, le problème qui se pose est d’abord d’ordre promotionnel. D’où l’intérêt de la CMPMAN qui est d’informer l’entreprise sur les possibilités existantes. «Notre but, c’est de mettre en place un observatoire pour le financement de la mise à niveau» en impliquant les principaux intervenants, l’entreprise et l’administration. Les choses se passent bien notamment au niveau des partenaires. Le GTZ nous fournit un appui financier et technique. Nous bénéficions aussi de soutiens importants au niveau du ministère de Commerce, de l’Industrie et des Télécommunications et de l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME). En clair, il faudra au CPMAN beaucoup d’abnégations et de patiences pour inverser la tendance et baliser le chemin de la mise à niveau aux PME-PMI..

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