Economie

Hamou Ouheli : «Les avancées du secteur demeurent en deçà de son potentiel»

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ALM : La FIVIAR a vu le jour, le 18 avril dernier. D’où est venu le besoin de créer cette fédération. Est-ce que le rôle de la COMADER n’était pas suffisant ?
Hamou Ouheli : La COMADER est une organisation horizontale qui se charge de la globalité de l’activité agricole et aide les filières à s’organiser. Cependant, chaque filière devrait s’organiser et poser son plan de développement. Avant, la filière était répartie en plusieurs chaînons. D’abord, le producteur, ou l’amont, qui offre le produit. Ce même produit passe par plusieurs étapes dont l’abattage, la commercialisation et la transformation. Le tout était organisé dans plusieurs associations. Aujourd’hui, la fédération est venue regrouper toutes ces associations pour centraliser, en quelque sorte, le suivi et le développement de la filière .

Quels sont les problèmes que rencontre la filière des viandes rouges ?
Le secteur souffre effectivement, et principalement car il n’a pas beaucoup avancé, comparativement aux autres secteurs. D’où la stratégie du ministère de l’Agriculture qui vise à restructurer et organiser les filières de la production agricole, dont celle des viandes rouges. Nous parlons, d’abord, du problème de la production. Celle-ci est insuffisante alors que le potentiel est beaucoup plus élevé. Cela impacte sur le prix qui se trouve, donc, plus élevé par rapport au pouvoir d’achat. Aussi, le problème de l’hygiène n’est pas à omettre, car la qualité d’hygiène adoptée dans ce domaine a besoin d’être mise à niveau. Troisième problème. Celui de la commercialisation. En effet, le producteur vend sur pied. Et l’intervention massive des intermédiaires dans cette filière fait que les prix montent en flèche, de semaine en semaine, et de manière inconsidérée.

Vous estimez, donc, que les prix de vente sont élevés par rapport à ce qu’ils doivent être ?
Prenons l’exemple des produits d’engraissement. Ceux-ci sont vendus à des prix très élevés, et l’éleveur, actuellement vend à perte par rapport aux coûts qu’il a engagés. Si cette situation persiste, nous nous retrouverons avec des producteurs qui désertent le secteur et on aura besoin d’importer, ce qui sera nettement plus coûteux.

Quelles solutions proposez-vous ?
Il faudrait que l’on se prépare à l’ouverture des frontières. Cela nous permettra de produire moins cher et d’offrir un produit de meilleure qualité. Nous pourrons, également, faire face à la concurrence étrangère si nous nous montrons en mesure de commercialiser un produit compétitif.

Par rapport au problème des abattoirs de Casablanca, que pensez-vous de la stagnation du problème dont souffrent ces lieux et du fait que l’appel d’offres lancé n’a pas reçu de soumissionnaires ?
S’il n’y a pas eu de soumissionnaires, c’est en raison du fait que la gestion de ces abattoirs est très complexe. Il faudrait ouvrir ce secteur à l’investisseur privé qui prendra tout en charge. Cela implique, également, que le support législatif en la matière soit revu, pour laisser place à l’investissement privé. Il faudrait que cette ouverture se fasse progressivement au profit du privé. l’Etat de son côté continuera à percevoir les taxes d’abattage.


La filière de la viande rouge s’organise


A l’initiative de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement    rural (COMADER) et avec le soutien du ministère de l’Agriculture et de la Pêche  maritime, les opérateurs de la filière des viandes rouges ont tenu le 18 avril dernier à Rabat l’assemblée générale constitutive de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges dénommée  «FIVIAR». Cet événement est l’émanation d’un long processus de travaux entrepris en commun entre la COMADER et le ministère de l’Agriculture pour restructurer et organiser les filières de production agricole. Cette assemblée a été marquée par la présence des représentants des associations professionnelles nationales et régionales et des composantes de la filière des viandes rouges (producteurs, transformateurs, industriels et bouchers) ainsi que les opérateurs économiques et les administrations publiques intéressées par le secteur. Au terme de cette assemblée un Conseil d’Administration composé de 16 membres a été élu sous la présidence du Docteur Ouhali Hammou, ancien Secrétaire d’Etat chargé de la Solidarité, membre de l’observatoire national du développement humain, membre du Conseil consultatif des droits de l’Homme, Président actuel de l’ordre national des vétérinaires au Maroc et administrateur dirigeant du Ranch Adarouch.

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