Economie

High-tech : Nintendo, la renaissance

Avec un chiffre d’affaires mondial estimé à plus de quarante deux milliards d’euros, l’industrie du jeux vidéo à depuis 2002 dépassé celle du cinéma. Durant la décennie 2000, le constructeur leader de cette industrie était Sony, suivi de Microsoft et Nintendo. Mais la donne est en train de changer, en faveur de ce dernier.
Il faut savoir que la tranche d’âge des joueurs cœurs de cibles est de 12-22 ans environ, principalement des garçons. A ce public, il faut proposer des jeux de plus en plus riches, aux graphismes de plus en plus fins et détaillés, mais aussi de plus en plus complexes. D’où l’escalade de la montée en puissance des consoles de jeux qui coûtent de plus en plus cher (et souvent vendues à perte, les fabricants percevant des royalties sur chaque jeu vendu) et des jeux dont le budget de développement dépasse souvent celui d’un film hollywoodien.
Plutôt que de poursuivre dans cette voie, Nintendo a choisi d’élargir cette cible aux personnes qui jusqu’ici, ne jouaient pas – ou peu. Cette stratégie s’est opérée en deux phases, à travers deux produits : la console portable Nintendo DS, et la console de salon Nintendo Wii.
Ce qui rend le jeu vidéo inaccessible au plus grand nombre, c’est avant tout le système de commande, estimé complexe et fastidieux. A ce titre la DS (pour Dual Screen), sortie en 2005, était déjà particulière : elle proposait deux écrans, dont l’un tactile via l’utilisation d’un stylet. Ce dernier permet une prise en main immédiate pour les néophytes. Ajoutons à cela des jeux destinés au plus grand nombre (Entrainement cérébral, Nintendogs, Sudoku etc.), et vous obtenez un carton planétaire avec, à ce jour, plus de cinquante millions d’exemplaires vendus.
De la même manière, la Wii, sortie il y a un an, remplaçait la traditionnelle manette par une télécommande. Objet connu du grand public, dont les deux boutons et l’unique gâchette rassurent. Seulement ici, la révolution vient du fait que la console retranscrit fidèlement à l’écran le moindre geste opéré par la main, via un système de capteurs de mouvements intégré à la télécommande.Dès lors, pour jouer par exemple au tennis, il suffit de mimer le geste que l’on ferait avec une raquette, et il en va de même pour le golf, le bowling etc. Ce système à l’évidence jouissive se décline sur tout type de jeux. Mais facilité de prise en main ne veut pas dire jeux faciles, la difficulté est toujours dosée avec précision, permettant de maintenir le challenge.Ces deux consoles, la Wii en particulier, ont permis l’émergence d’un nouveau type de joueurs, que l’on nomme casual-gamer (joueur occasionnel, par opposition au hardcore-gamer joueur invétéré). Cette nouvelle population de joueurs ne veut pas (ne peut plus?) passer deux ou trois heures à s’immerger dans l’univers d’un jeu. Souvent adulte, cette cible doit gérer sa vie professionnelle, familiale et sociale. Le jeu, tout comme le cinéma ou le sport, se doit d’être un loisir accessible, un espace de détente conviviale, si possible à plusieurs. L’on assiste aussi enfin au spectacle d’un père qui joue avec ses enfants ou à la femme active qui joue à la DS dans le train, du jamais vu auparavant.
Si l’on ajoute à cela des prix abordables par rapport à la concurrence (3 000 dh environ pour la Wii, 1600 dh pour la DS), on comprend mieux pourquoi en l’espace d’un an, les ventes ont explosé et Nintendo se retrouve dans la position difficile de ne pas pouvoir fournir assez de consoles pour Noël, la rupture de stock menace même si les usines tournent à plein régime. La position de challenger a donc fait du bien au constructeur nippon, son approche novatrice du jeu vidéo a permis de démocratiser ce dernier. Ses deux consoles qui trustent insolemment les têtes des ventes confirment que Nintendo est définitivement de retour dans la course. Depuis, Sony et Microsoft se font aussi les chantres du casual gaming et ont baissé les prix de leurs consoles respectives. Le marché se rééquilibre, il n’y a plus de constructeur dominant et la concurrence s’annonce rude, pour notre plus grand bonheur.

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