Economie

Laboratoires des BTP: la Polémique enfle

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Un arrêté est sujet à caution avant même sa sortie. Une entreprise publique convertie en SA mais ayant 90% capitaux publics cède des parts de marché devant la concurrence incarnée par les petits laboratoires privés qui avancent à petits pas, mais avancent quand même. Voilà les principaux ingrédients d’une polémique qui couve entre, d’un côté, LPEE (Laboratoire Public d’Etudes et d’Essais), société anonyme dont le Conseil d’administration est présidé par le ministre des Travaux publics, et les laboratoires privés qui se plaignent principalement des dysfonctionnements existants qui menacent leur devenir. Selon le secrétaire général de l’ABTP, Mohamed Benelmamoune, l’arrêté en question doit corriger le décret d’application, taillé sur mesure pour le LPEE. Les exigences techniques et financières en vigueur actuellement éliminent de facto les petits opérateurs qui font en général moins de 10 millions de chiffre d’affaires. Ce faisant, on ferme la porte à la libéralisation. «Comment peut-on comprendre dans les petits marchés de l’ordre de 50.000 à 100.000 dirhams que la réglementation prenne en considération le chiffre d’affaires et que les quotas supérieurs à 100 millions de dirhams soient déterminants dans l’attribution ? A ses yeux, cela favorise manifestement le LPEE. Bon nombre d’opérateurs pensent qu’il ne suffit pas de décréter la concurrence pour qu’elle soit effective. Depuis quelques années, le marché est libéralisé, les règles de passation de marché ont été revisité. Il n’existe plus de marchés attribués de gré à gré comme au bon vieux temps. De plus, de nouveaux laboratoires, entièrement privés ont fait leur apparition sur la scène, bousculant le monopole de LPEE. « Dans les grands projets, la réglementation est taillée sur mesure. Elle permet au LPEE de nous faire la concurrence déloyale, avance M. Belmamoune qui veut que les règles de jeu soient clairs. La clarification des règles des jeux. C’est que l’on souhaite aussi côté LPEE où le directeur du Pôle Routes s’étonne du fait que son entreprise soit accusée de concurrence déloyale. « S’il y a concurrence déloyale, c’est à notre encontre qu’elle se fait », clame M. Jakani qui rappelle au passage que la plupart des propriétaires de ces laboratoires privés ont fait leur école au sein du LPEE qui est une véritable institution avec des centaines d’emplois et un chiffre d’affaires de 250 millions de dirhams. « Nous sommes le seul laboratoire à être accrédité, aussi bien au Maroc qu’en France. Dans le règlement actuel d’attribution des marchés, cette accréditation ne pèse que 5 petits points dans les décisions. » En plus, le critère chiffre d’affaires ne jouerait pas tellement en faveur du LPEE puisque la note maximale est atteinte par les privés avec 10 millions de dirhams, ce qui n’est pas notre cas. Quant au nouvel arrêté en préparation, il est en train d’être modifié et le LPEE participe aux consultations qui vont dans le sens des revendications des opérateurs privés. En fait, le vrai problème n’est pas à ce niveau, selon M. Jakani. « Il n’y a aujourd’hui pas de règles de jeux pour le secteur. Est laboratoire privé qui veut, il suffit d’une patente, d’un ingénieur et d’un bureau pour se lancer ». Il est clair que dans ces conditions, un tel cabinet ne peut vérifier les critères techniques et financiers contenus dans l’annexe du décret d’application. D’où la confusion qui règne parfois dans le secteur. Il y a quelques jours, un laboratoire ayant pignon sur rue à Meknès a même reçu un avertissement. Bref un coup de balai est nécessaire. Evidence qu’aussi bien le LPEE que les opérateurs privés ne contestent pas. Reste au ministère des Travaux publics à trouver le bon équilibre.

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