Economie

Lahcen Haddad ne cède pas à la psychose

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C’est sérieux. Les répercussions de l’appel du Quai d’Orsay à «une vigilance renforcée» après l’assassinat du randonneur français Hervé Gourdel, le 24 septembre 2014, en Algérie, par un groupe se revendiquant de l’organisation  Etat islamique (Daech) se font ressentir de plus en plus fort. D’abord, cela a donné lieu à une polémique où les chiffres fusaient de toutes parts, faisant état d’un réel repli des réservations pour le Maroc. En écho à cette alerte, on enregistre un taux d’annulation des réservations touristiques sur les pays du Maghreb qui a atteint 15 à 50%, comme l’a affirmé Marc Chikhi, président du syndicat des voyagistes SETO le 9 octobre 2014.

On attendait une sortie du ministre du tourisme, Lahcen Haddad, pour réagir aux chiffres et donner des explications sur les inquiétudes des professionnels du secteur. C’est chose faite. Dimanche 12 octobre 2014, le responsable marocain a précisé à ALM qu’«il faut remettre les choses dans leur contexte. Le chiffre des annulations de 50 % est faux. Certains tour-opérateurs ont avancé des chutes de –15% sur la destination Maroc. Le Tour Operating représente 12% sur le marché français et nous prenons cette situation au sérieux».

Cela est d’autant plus sérieux qu’avec près de deux millions de visiteurs par an, les Français constituent le premier contingent de touristes au Maroc. Lahcen Haddad ajoute: «Nous avons mis en place une cellule de veille qui a déjà commencé son travail. Grâce à son action ainsi qu’à celle de la diplomatie marocaine, le Maroc a été reclassé en «vigilance normale» par le ministère français des affaires étrangères. Nous avons, en parallèle, entamé un travail de communication avec les leaders d’opinion ainsi qu’avec les médias français.

Ce travail va continuer durant les prochaines semaines. Le mot d’ordre, c’est que nous prenons cette situation au sérieux. La cellule de veille est au travail mais il ne faut surtout pas céder à la panique». Ceci a le mérite d’être clair surtout que le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Romain Nadal, interrogé sur les critiques marocaines, a clarifié les choses pour dissiper tous les amalgames sur cette alerte. «S’agissant du Maroc, deux couleurs sont indiquées: verte (vigilance normale) pour la quasi-totalité du territoire, jaune pour le sud de la zone frontalière (avec l’Algérie), où il s’agit d’observer une attitude de vigilance renforcée». Sur le terrain, les hôtels à Marrakech et à Agadir affichent de bons scores et côté image du pays et sa stabilité, l’automne et l’hiver voient plusieurs grandes majors venir au Maroc profiter des décors naturels du Royaume pour de grosses productions de cinéma.

Mais si le ton est à la sérénité pour Lahcen Haddad qui veut éviter de céder à la panique, il faut faire converger les points de vue des professionnels marocains du tourisme qui ont manifesté leur mécontentement au lendemain des dernières Assises du tourisme. Les conclaves de Rabat le 29 septembre 2014 ont remis au goût du jour une série de conflits latents. «Mesurettes», «manque de concertations», «précipitations», «manque de contenu», les critiques ont été dures surtout qu’il a fallu attendre plusieurs années avant de renouer avec ces Assises. Pour le ministre Lahcen Haddad, les choses sont claires: «L’objectif des Assises est de venir avec du livrable, de mobiliser, de fédérer et d’approfondir le débat sur certaines questions. Si certains s’attendaient à ce qu’on fasse un évènement sur deux journées, avec des ateliers auxquels personne n’assiste, avec fastes festins et gaspillage, ils se sont trompés. Je voulais des Assises efficaces, bien cernées en termes de communication, bien préparées».

Quoi qu’il en soit, si dans un climat de crises et d’alertes, la destination Maroc demeure prisée, il ne faut pas non plus passer sous silence les travers d’un secteur qui ne se résume pas uniquement à l’hôtel et l’animation.

C’est tout l’environnement qui importe depuis l’accueil dans les aéroports jusqu’à la qualité de service dans les hôtels en passant par les taxis, les restaurants, les guides, les bazars… Vouloir développer notre tourisme en occultant ces aspects est un non-sens auquel il faut remédier  en urgence.

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