Economie

Le culturel : Une priorité touristique

ALM : Vous êtes en visite au Maroc pour établir un rapport complet sur le secteur du tourisme au Maroc. Quel est l’objectif de cette mission ?
Jim Fletcher : Le gouvernement britannique a identifié le Maroc comme étant un marché cible. Au sein du ministère du Commerce et de l’Industrie de notre pays, existe un département chargé particulièrement de la promotion du commerce avec des pays étrangers. Le Maroc en fait partie. Le tourisme a été reconnu comme un secteur qui offre d’énormes opportunités de partenariat entre les deux pays. La stratégie de développement du secteur prévoyant 10 millions de touristes à l’horizon 2010 est un élément encourageant pour les investisseurs étrangers. Les six stations balnéaires à déployer ne peuvent que susciter un grand intérêt parmi les développeurs spécialisés. En examinant cette stratégie, nous avons compris, en tant qu’experts, que le Maroc prend très au sérieux la question du développement de son secteur touristique. Le Royaume-Uni en est convaincu. En atteste notamment la visite qui a eu lieu au cours de la semaine dernière et à laquelle ont pris part plusieurs groupes de consultants britanniques en vue de déterminer les opportunités réelles qu’offre le pays en matière de tourisme proprement dit mais aussi en matière de développement et de préservation du patrimoine culturel et architectural.
Vous nous avez parlé de votre gouvernement. Qu’en est-il de votre mission en particulier ?
Ce que je viens de vous dire rejoint parfaitement l’objet de ma mission. En tant que spécialiste en matière de développement du tourisme, j’ai été mandaté par le gouvernement britannique pour établir un rapport sur le tourisme au Maroc. Il veut collecter davantage d’informations sur le secteur et moi je prépare pour son compte une étude approfondie sur ce thème en particulier. Ma mission a démarré au mois de juillet et ne se terminera pas avant le mois d’octobre. Le rapport sur lequel je travaille prend en effet la forme d’un background de documents constatant ce qui se passe actuellement en termes d’avancées réalisées au niveau de la stratégie et les opportunités réelles que le secteur recèle. Je veux à cet effet insister sur un point qui requiert à mon sens une importance capitale. Le développement du secteur revêt plusieurs aspects. Le management dans l’hôtellerie, l’infrastructure, la formation et les métiers de l’animation en sont quelques-uns. En axant mon rapport sur ces différents aspects, je me fixe comme objectif de repérer les opportunités de partenariat que renferment les différents segments. Je fais référence à des opportunités en termes de construction d’hôtels, d’architecture, de commercial. Le concept de développement intégré du secteur rejoint parfaitement cette idée. Plusieurs partenariats sont en outre à développer avec les ministères de la Culture, du Tourisme et aussi avec l’Agence urbaine de Casablanca, qui travaille sur un chantier immense ayant pour thème la corniche de la métropole.
Avez-vous déjà pris contact avec des partenaires potentiels ?
Avec la délégation dont je vous ai parlé ou dans le cadre de ma mission de prospection, j’ai eu des entretiens avec plusieurs banques, dont la BMCE ou la CIH ou encore avec des fondations ,comme celle d’Omar Benjelloun à Marrakech, de Karim Amrani à Fès ou encore de l’ONA, active au niveau du site Tinmel. J’ai pu constater qu’ils sont tous ouverts à un partenariat visant la relance du secteur dans sa globalité.
Mais votre travail consiste aussi à dire ce qui ne va pas très bien dans le secteur…
Justement, les opportunités existent, les niches de partenariat aussi. Le manque de financement demeure par ailleurs patent, même dans un contexte où les projets porteurs sont loin de faire défaut.
Dans l’immédiat, le plan Azur offre de grandes opportunités pour un développement intégré. Mais la partie culturelle inhérente à ces projets n’est pas claire.
Le tourisme culturel représente pourtant une niche dont la portée ne doit en aucun cas être sous-estimée. Chiffre à l’appui, 65 % des tourismes étrangers visitent le Maroc pour ses caractéristiques culturelles. Quand un touriste choisit la destintaion Maroc, il pense d’abord à l’héritage culturel et architectural du pays et non pas à ses stations balnéaires.
Je voulais dire que le Maroc dispose d’un patrimoine culturel riche que les tourismes apprécient considérablement. Mais pour qu’il soit exploité à sa juste valeur, il faut que le ministère de tutelle s’attelle à tracer une stratégie visionnaire portant sur le tourisme culturel.
Car il peut s’avérer dangereux de construire des hôtels en ignorant les spécificités cultuelles et architecturales du pays. Le tourisme rural constitue à son tour un segment qu’il faut développer et faire connaître.

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