Economie

Les Assises sur fond de crainte de la guerre

C’est vendredi 14 janvier qu’ont lieu à Agadir, les Assises du tourisme. Pour des professionnels du secteur, cette rencontre est stratégique à plus d’un titre. En effet, la tenue de ces Assises intervient au moment où tous les derniers indicateurs laissent envisager un recul de l’activité touristique. Malgré le discours rassurant du ministre du Tourisme, une éventuelle attaque militaire contre l’Irak aura un impact défavorable sur plusieurs destinations fragiles, notamment le Maroc. Du moins si l’on en juge par l’avis de bon nombre d’opérateurs touristiques. Ces derniers se préparent déjà à la crise. Certains ont même coupé dans leur effectif.
Au niveau des pouvoirs publics, on laisse entendre que plusieurs scénarios anti crise sont à l’étude, mais il est difficile d’avoir une idée sur le contenu. L’heure est grave. En tout cas, les Assises du tourisme seront l’occasion d’aborder ce sujet. En principe, cette rencontre devrait aboutir à des recommandations pour garantir la bonne marche du secteur touristique, au-delà de l’effet des événements qui se profilent. Pour l’année 2002, les chiffres officiels indiquent que plus de 2,2 millions de touristes étrangers ont visité le Maroc, soit une petite hausse de 0,2%. Selon le ministère du Tourisme, les Européens arrivent en tête de liste avec 1,77 million de personnes. Viennent ensuite les Américains (119.229), les Maghrébins (67.279), les touristes du Moyen Orient (74.273), les Africains (36.152), les Asiatiques (35.616) et les Australiens (12.164). A en juger par les statistiques du département de M. Douiri, le nombre des touristes de croisière a progressé de 18,5% durant l’année écoulée. Il s’est établi à 245.671 visiteurs contre 207.260 en 2001.
Quant aux recettes de voyage, elles se sont élevées à 23,72 milliards de DH en 2002 contre 29,19 milliards de DH à fin 2001, soit un recul de 18,8%. En s’appuyant sur les chiffres de l’Office des Changes, le ministère du Tourisme précise que comparativement à la moyenne des recettes des années 1997 à 2001 ( 20,10 milliards de DH), les recettes voyages ont enregistré un accroissement de 18% (3,61 milliards de DH). Le document du département de tutelle n’a pas confirmé les chiffres du Bureau International de Travail, selon lesquels le Maroc a accusé une baissé record de 43% de ses revenus touristiques en janvier 2002 par rapport à la même période de l’année 2001. Ce chiffre conforte la position de certains professionnels locaux qui constatent que la reprise n’a pas eu lieu l’année dernière. Toujours est-il, les Assises du Tourisme permettront aux acteurs concernés de faire le point sur la situation.
«C’est une occasion unique pour sortir avec des recommandations et faire face à la crise qui se profile», laisse entendre le patron d’un groupe hôtelier. «Compte tenu de la conjoncture actuelle, il est primordial de revoir également les objectifs fixés par le Maroc dans ce secteur. Il y a lieu de compenser le gap en mettant en place une politique agressive ciblant les touristes nationaux », estime un autre opérateur. Crise ou pas, le Maroc n’a pas trop le choix. Le déficit en infrastructures touristiques sera comblé d’ici l’horizon 2010. Au niveau du balnéaire, tout un chantier a été lancé, notamment par les projets d’aménagement de sites stratégiques tout au long de l’Atlantique et de la Méditerranée.
Dans ce sens, six sites touristiques ayant un fort potentiel ont été retenus. Le contrat-programme conclu entre l’Etat et la Fédération du Tourisme relevant de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), précise que leur choix répond à deux critères : celui de la proximité d’un aéroport et la répartition équilibrée de ces sites tout au long du territoire. Il s’agit du site Saidia Ras El Ma. Ce dernier est situé à 60 kilomètres au nord-ouest d’ Oujda et à 25 kilomètres au Nord de Berkane. Le projet consiste à réaliser une station touristique balnéaire dont la capacité d’accueil est de l’ordre de15 000 lits. La deuxième unité d’aménagement sera basée dans la région d’El Haouzia. Il s’agit d’une station balnéaire avec une capacité de 8.000 lits. La troisième station est située à 4 kilomètres au sud de la ville d’Essaouira (8000 lits). Taghazout a été choisie pour accueillir la quatrième unité touristique (15 kilomètres au Nord de la ville d’Agadir et à 45 kilomètres de l’aéroport d’Agadir Al Massira). Cette station haut standing aura une capacité d’accueil de 23.000 lits. La cinquième station «Plage Blanche» se trouve à 50 kilomètres au Sud d’Ifni et à 60 kilomètres au sud-ouest de Guelmim. Il s’agit de la première station balnéaire éco-touristique avec une capacité d’hébergement de 26.000 lits.
La dernière unité sera installée au niveau de la zone Khmis Sahel à 5 kilomètres au nord de la ville de Larache et à l’embouche de Oued Loukous et à 4 kilomètres à l’Ouest du village Khmis Sahel). Sa capacité d’accueil s’élève à 12.000 lits. Rappelons que le programme d’aménagement des stations balnéaires est soutenu financièrement et techniquement par la Banque Mondiale. Les pouvoirs publics auront la charge d’équiper les terrains en infrastructures hors-sites qui seront léguées par la suite aux aménageurs à des prix préférentiels. Une fois, l’aménagement des sites réalisé, ces zones seront partagées en lots et cédées aux opérateurs touristiques.

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