Economie

Les exportations d’agrumes font face à une concurrence de plus en plus rude

© D.R

L’agrumiculture a des pépins. De menus pépins certes, mais qu’il faut traiter pour lui permettre de revenir au top niveau qui a été le sien durant de longues années. Dès les années quatre-vingts en effet, l’agrumiculture s’est installée aux plus hauts rangs dans la hiérarchie des exportations. Aujourd’hui, encore qu’elle reste remarquable, cette importance a légèrement décru.

A cela plusieurs raisons. D’abord parce que l’économie marocaine est en transition et que la part du primaire dans la formation du PIB décroît nécessairement. Ensuite parce que la productivité de la branche décroît, du fait du vieillissement du verger notamment. Enfin parce que la concurrence internationale est rude. Dans le cas du Maroc elle vient à la fois du nord et du sud : de l’Espagne et de l’Afrique du Sud.

En fait, la superficie totale actuelle des agrumes est de 118.000 ha dont 92.000 ha de superficie productive. De 2007 à 2014, en l’espace de sept ans, cette superficie a augmenté de 37.000 ha, soit une moyenne annuelle de 5.285 ha. Conséquence : le rythme des plantations a pratiquement doublé à partir de la campagne 2010-2011, du fait notamment des nouvelles incitations mises en place à travers la FDA.
Avec cette remarque que depuis 2008 on observe une tendance vers la plantation des petits fruits. Leur superficie a en effet augmenté de 31%. Du coup ce sont les stations d’emballage qui font maigre. Dans certains cas elles ne travaillent plus que trois moins dans l’année.
Pourtant le verger agrumicole national a enregistré une bonne performance en équipement d’irrigation localisée. En 2013, grâce au Plan Maroc Vert (PMV), 63% de la superficie des agrumes et 66% des arbres d’agrumes sont irrigués en dehors des périmètres. Ces avancées n’empêchent pas que comparativement aux autres producteurs méditerranéens, le Maroc affiche des rendements relativement faibles. La Turquie, par exemple, a des rendements qui dépassent actuellement les 35 tonnes à l’hectare contre 15 tonnes en moyenne pour le Maroc.

Conséquence : hormis la campagne écoulée où elle a atteint un record de 2,2 millions de tonnes, la production d’agrumes s’est stabilisée à des niveaux moyens à 1,5 million de tonnes. Le tiers de cette production est en moyenne exporté. Pourtant si sur ces 30 dernières années, les exportations marocaines d’agrumes oscillent entre 400.000 et 600.000 tonnes,.
Un changement fondamental est observé dans la structure des exportations marocaines: depuis le début des années 1990 la part des oranges n’a pas cessé de baisser. Le Maroc est ainsi passé d’une moyenne de 400.000 tonnes d’oranges exportées à moins de 150.000 tonnes en 2012. Dans le même temps, les petits fruits sont passés de 200.000 à 350.000 tonnes.

Mais, même pour ces petits fruits, la position du Maroc s’est affaiblie sur le marché européen (-26 points) au profit de la Russie (+24 points). Pour les oranges on remarque que la structure d’exportation par destination est stable.    

Circonstance lourde de conséquences : au début des années 2000 (moyenne 98-2000), les exportations marocaines présentaient deux pics d’expédition. Cela indique un quasi-retrait du marché à l’exportation des oranges et des petits fruits tardifs qui répondent à une demande du marché local plus attractive en termes de pricing. Cette situation s’est traduite par une sous-utilisation des capacités des stations de conditionnement et une baisse de la rentabilité des investissements consentis. La plupart des stations ne travaillent plus que 3 mois dans l’année. De surcroît, le Maroc se positionne avec des produits à des prix  supérieurs à toutes les autres origines (qualité du label Maroc) à l’exception de l’Espagne.

Mais il reste des perspectives de sortie de crise largement sous-exploitées. En effet, le Maroc n’exporte pas vers le marché du Moyen-Orient qui absorbe 50% de ses exportations d’Egypte, 38% de la Turquie et 19% d’Afrique du Sud. Néanmoins, ce marché nécessite une offre à l’exportation axée sur les oranges. Ce qui laisse supposer une nouvelle adaptation de la production. Si elle venait à être réalisée, elle serait admirablement servie par le fait que le Maroc a amélioré sa logistique d’exportation avec l’ouverture en 2011 d’une nouvelle ligne maritime entre le port d’Agadir et celui de Saint-Pétersbourg en Russie.

En outre, une nouvelle ligne maritime entre le port de Tanger Med et le port de Jabal Ali dans les Émirats Arabes Unis sera créée. Cette ligne de transport devrait permettre d’accroître la position concurrentielle des exportations d’agrumes du Maroc dans les marchés du Golfe.

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