Economie

Nouvelle Somatam : une dure à cuir

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Nouvelle Somatam réagit. Face à l’offensive médiatique menée tambour battant contre cette entreprise, spécialisée dans le cuir, ses responsables s’expliquent sur les points ayant été au centre d’une vague d’accusations. Au menu : licenciements abusifs, refus de dialogue, entorse à la réglementation de l’Office des changes, faibles rendements. Le cas de dire que Nouvelle Somatam a été traitée de tous les noms. Les avis fusaient et ils étaient tous unanimes. L’entreprise s’en est trouvée persona non grata. Mais qu’en est-il de l’avis contraire ? A-t-on cherché de connaître les arguments de l’entreprise, principale concernée ? Non. Pourtant, Nouvelle Somatam a plus d’un élément de « défense » à faire valoir. À commencer par le licenciement dont 260 travailleurs temporaires, ayant été sous contrat de travail de 6 mois, ont fait l’objet. Dans un communiqué parvenu à ALM, les responsables de Nouvelle Somatam précisent que ledit contrat stipulait que la société disposait du plein droit de répartir cette durée. En fait, l’entreprise pouvait exploiter cette durée soit d’un seul bloc, soit la répartir en fonction de ses besoins et de sa productivité. « La société se réserve également le droit de mettre fin à ce contrat, avec obligation de prévenir les travailleurs 48 heures à l’avance. Leurs indemnités ont été dûment payées», précise-t-on dans ce communiqué. La grève de protestation, organisée par 25 travailleurs temporaires, a, quant à elle, été jugée illégale. « Ses instigateurs avaient déjà travaillé pour le compte de Somatam. Maintenant, des concurrents les poussent, moyennant le paiement de leurs salaires, à semer le trouble. Ils sont aidés dans leurs manoeuvres par des plumes ayant d’autres fins que la crédibilité et l’intérêt général ». Nouvelle Somatam précise également que l’expulsion par la société du bureau exécutif tient de la nature même dudit bureau. Pour les responsables de l’entreprise, les 12 travailleurs qui l’avaient constituée avaient été informés le 25 juin 2003 de leur licenciement. Cinq parmi eux s’étaient adressés le jour d’après à la CDT et avaient constitué leur syndicat, « sachant qu’ils étaient suspendus bien avant et, donc, ne pouvaient représenter que leurs personnes ». S’agissant des droits de Douane que Somatam est accusée de ne pas avoir payé, la société déclare ce dossier clos, dans la mesure où un arrangement à l’amiable a été trouvé. Il s’est soldé par le remboursement de la société de tous ses dus. Quant à la CNSS, à laquelle Nouvelle Somatam doit quelque 42 millions DH, un retour en arrière s’impose. Il s’agit d’un montant dont la plus grande partie a été cumulée bien avant l’entrée de Nouvelle Somatam. 15 millions DH ont d’ores et déjà été remboursés. Le montant restant, et suivant un accord conclu entre la CNSS et la société, a été échelonné sur 10 ans. Autre source de conflit, l’Association Marocaine des Tanneurs, connue ni par ses réalisations, ni par ses activités, encore moins par un siège », ne sert d’après le communiqué que de caisse de résonance aux détracteurs de l’entreprise, causant au passage un tort énorme à plus de 700 employés, au lieu d’assurer les missions qui lui sont imparties, à savoir développer le secteur et améliorer la qualité de production. Autre volet, l’image de marque de cette entreprise, qui, d’après les dires de certains, serait en mauvaise passe. Et les responsables de Nouvelle Somatam de retracer l’historique de la société, créée en 1937 et qui est la première tannerie industrielle du pays. Rachetée à la BNDE en 1992, la société a connu une augmentation de capital, passant de 5 millions DH à 50 millions DH et un renouvellement de ses équipements. Résultat : de 3,5 millions de pieds (l’unité de mesure), la production de Somaram est passée à 40 millions. De 250 chaussures par jour, elle est passée à 3000. Les emplois sont, quant à eux, passés de 52 à 700. Le groupe a également procédé à la construction d’une nouvelle usine à Marrakech. Répondant aux meilleurs standards internationaux, cette usine prévoit une production annuelle de l’ordre de 12 millions de pieds et 300 emplois. Ne serait-ce pas là un signe des plus parlants de confiance que cette société mériterait. D’autant plus que le secteur dans lequel la société évolue a grandement besoin d’une restructuration, mise à niveau oblige. Si l’industrie du cuir continue à occuper une place importante sur le marché marocain, avec 349 unités employant plus de 18 000 personnes, c’est notamment grâce au développement du secteur de la sous-traitance et l’installation de groupes étrangers. D’autant que, depuis le 31 octobre 2002, l’exportation des peaux et cuirs finis relevant des positions douanières n’est plus soumise à une licence d’exportation. C’est donc marche ou crève.

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