Economie

Perspectives 2016 : «Transformer le CAFRAD en un centre d’excellence africain»

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ALM : Le CAFRAD va fêter son 51ème anniversaire cette année, quel est l’impact de ce Centre sur l’administration publique africaine ?
 

Stéphane Monney Mouandjo : Depuis la création du CAFRAD, ce centre ne cesse d’impulser de nouvelles réflexions pour accompagner les dynamiques de changements positifs dans les administrations publiques africaines et dans les stratégies de gouvernance publique d’une manière générale. Il faut savoir que la gouvernance responsable en Afrique est une question centrale pour nous et le bilan des réformes et des stratégies mis en place pour le développement et la démocratisation des États en Afrique révèle toujours que les résultats sont au-delà des transformations attendues par les populations, qui n’ont pas nécessairement trouvé, dans le fonctionnement actuel des États, les aspirations et les espérances souhaitées, malgré une amplification des dynamiques tendant à la libération de la parole ainsi qu’à un contrôle plus accru de l’action de l’Etat et des institutions publiques de la part de l’opinion. C’est pour cela que le CAFRAD est toujours là pour contribuer de façon encore plus profonde à donner un nouvel élan aux transformations mélioratives, nécessaires au renforcement du positionnement de l’Afrique et de ses administrations publiques.
 
Comment le CAFRAD envisage-t-il de mettre en place une bonne gouvernance responsable dans l’administration publique ?

Effectivement, la démarche adoptée par le CAFRAD consiste à mettre l’administration publique au cœur des stratégies de «gouvernances responsables», c’est-à-dire faire des administrations publiques et des administrations en charge des réformes le socle des transformations d’une gouvernance correspondant effectivement aux attentes légitimes des populations par le respect de la norme juridique, tout en garantissant par ailleurs les droits et libertés des citoyens, principaux destinataires et bénéficiaires d’une gouvernance responsable. Il est aussi question de voir comment les instruments du pouvoir exécutif portés par les administrations publiques peuvent accompagner les stratégies de réformes, en vue de renforcer l’action de l’Etat, tout en garantissant aux citoyens et aux usagers le respect de leurs droits et donc de garantir le respect de certaines valeurs de nature à rendre compte de l’Etat de droit. Certes, tous ces efforts permettent à l’Afrique de se positionner et de créer sa propre histoire et son modèle de la gouvernance publique.

Quels sont les objectifs que vous avez fixés lors du conseil d’administration du CAFRAD ?

Nous sommes en train de travailler sur beaucoup de projets. Il s’agit bien d’un vaste projet de transformer le CAFRAD en un centre d’excellence africain pour former les cadres administrateurs africains et également inviter les décideurs à mettre à jour leur expérience et leur compétence dans plusieurs domaines. Cette formation est dédiée à tous les pays africains. On est en discussion avec la Banque africaine du développement (BAD) pour pouvoir réaliser cette plate-forme qui sera installée au Maroc. Ce projet va nous aider à instaurer une gouvernance répondant véritablement aux critères de modernité, de simplicité, d’éthique et d’efficacité pour une Afrique à la fois singulière et ouverte sur un monde dynamique et compétitif.

Comment évaluez-vous l’expérience marocaine dans le domaine de l’administration publique ?

Sincèrement, l’administration publique africaine et particulièrement marocaine est vivement appelée à devenir un acteur incontournable pour conduire les changements dans tous les domaines. Et je crois que l’administration marocaine a beaucoup évolué dans plusieurs domaines par rapport à d’autres administrations africaines.

Elle évolue pour passer d’un système où primait le respect strict et bureaucratique des dispositions légales à une culture axée sur la recherche de performances et un souci d’efficacité du service public. Désormais, la qualité des services offerts par les administrations publiques et leur efficacité sont une composante essentielle de l’environnement des affaires et des entreprises.

La force de l’entreprise marocaine et la mesure dans laquelle sa performance sera égale à celle de ses concurrentes étrangères dépendront des capacités de gestion des administrations publiques et de leurs performances : respect des délais, capacité d’anticipation et de réaction, capacité de répondre aux besoins des clients, capacité d’intervenir rapidement…

 

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