Economie

Pétrole : pas de pénurie en vue

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«Pour le moment, le marché peut faire face aux perturbations actuelles, mais à la lumière des nombreuses menaces potentielles sur la production, y compris la saison des ouragans, il fait peu de doute que le coussin de sécurité en amont demeure réduit», souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE), chargée de la défense des intérêts énergétiques des pays de l’OCDE, dans son rapport mensuel paru vendredi.
Le marché pétrolier, déjà très tendu, affronte actuellement une rafale de mauvaises nouvelles : les problèmes de production sont récurrents au Nigeria, où quelque 750.000 barils par jour manquent à l’appel, en Irak, du fait de la situation sécuritaire, et au Venezuela, où l’industrie peine toujours à se remettre de la grande grève de 2002/2003.
Ils sont en revanche moins courants aux Etats-Unis: d’où la surprise après la découverte la semaine dernière d’une fuite sur un oléoduc. Conséquence, le champ de Prudhoe Bay, le plus grand du pays, ne produit qu’environ un tiers des 400.000 barils par jour habituels.
Circonstance aggravante, ces incidents se produisent sur fond de tension persistante au Moyen-Orient, au Liban ou autour du dossier nucléaire iranien, et en plein dans la saison des ouragans dans le golfe du Mexique, susceptibles de ravager les installations pétrolières de cette région-clé.
«Etant donné la détérioration persistante des fondamentaux de l’offre, il peut paraître surprenant que les cours ne soient pas plus élevés», souligne ainsi l’AIE.
Le pétrole de la mer du Nord, le Brent, s’est hissé lundi dernier à un nouveau record historique, à 78,64 dollars le baril, avant de retomber nettement jeudi en raison des craintes d’une chute du trafic aérien après le complot terroriste déjoué par la police britannique.
Pour l’heure, les barils manquant à l’appel peuvent être compensés par une production accrue en Arabie Saoudite, par les réserves stratégiques américaines ou par les stocks de produits raffinés, même si ces solutions peuvent présenter des problèmes de qualité du brut, estime l’AIE.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui produit environ 40% du brut mondial, s’est d’ailleurs dite jeudi «prête à faire tout son possible pour corriger tout déséquilibre dans le marché», tout en précisant qu’elle ne jugeait pas pour l’instant une telle intervention nécessaire.
«Pour le moment, l’Organisation demeure confiante que le monde est toujours approvisionné de manière adéquate en pétrole et qu’il n’y aura pas de pénurie», a-t-elle souligné.
Le chef de file de l’Opep, l’Arabie Saoudite et, dans une moindre mesure, certains émirats du Golfe, sont les seuls à disposer d’une capacité de production excédentaire, tous les autres pays pompant à plein régime. Cette capacité non utilisée, cruciale aux yeux des marchés puisqu’elle représente la seule marge de sécurité disponible en cas de perturbation de la production, n’est actuellement que de 2 millions de barils par jour (mbj), selon l’AIE. Plus elle est faible, plus les opérateurs sont nerveux et la tendance à la hausse des cours est marquée. Un tel niveau est non seulement historiquement très bas, mais faible dans l’absolu au regard de la consommation quotidienne de la planète, qui plus est en constante progression.

Amélie Herenstein (AFP)

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