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Tourisme : Les dégâts du « tout-compris »

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Le "All inlcusive" ou le "Tout compris", cette formule touristique en pension complète avec restauration à volonté et bar ouvert toute la journée, est en train de faire tache d’huile. Jusqu’ici épargnée, la ville de Marrakech veut, à ses risques et périls, se mettre à son tour à cette mode partie d’Agadir et adoptée par de nombreux hôtels de la capitale du Souss. "Ce sont les établissements de Guy Marache qui ont commencé cette affaire du Tout-compris", explique un patron d’un club de vacances étranger qui a pignon sur rue, insistant sur ce qu’il appelle une "dérive" aux conséquences fâcheuses sur le tourisme local. "Le tout compris, je veux bien mais à condition qu’il soit réglementé", ajoute-t-il sur un ton ferme. Tout le problème est là. Cette formule pèche, en effet, au Maroc par une absence totale de normes qui existent pourtant dans les autres pays à vocation touristique. Les spécifications sont claires, il faut que l’établissement pratiquant "le Tout compris" dispose obligatoirement de certains équipements qui le différencient des hôtels classiques comme un amphithéâtre, une vraie animation, une gamme de sports, y compris nautiques avec des cours d’initiation collectifs, un centre de plongée, un practice de golf, un mini-club, une garderie… Ce sont là les quelques prestations à fournir pour un vrai séjour en "all inclusive".
Le ministère du Tourisme doit sortir de son silence pour mettre le holà et édicter des conditions à respecter. En attendant une action énergique de la part des autorités de tutelle, nombre d’hôtels gadiris ont emboîté le pas au Tikida, sans répondre aux normes en question, passant ainsi sous les fourches caudines des tours-operateurs dont le "All inclusive" arrange visiblement le business. En effet, si le TO se fait une marge bénéficiaire de 30 à 40% en achetant en 4 étoiles une chambre par personne avec petit-déjeuner à 280 DH, une demie-pension à 400 Dh et une pension complète à 600 Dh, ce même TO en "all inclusive" voit son bénéfice grimper avec un prix d’achat entre 880 et 900 Dh. Du coup, toutes les dépenses qu’un touriste fait  généralement à l’occasion de son séjour ( au moins un repas dehors, etc…) vont à la poche de l’hôtelier et du TO, puisque le touriste en "All inclusive" reste  emprisonné à l’hôtel. "Il faut savoir quel tourisme voulons-nous" ? s’interroge, inquiet, un restaurateur.
Les "victimes collatérales" de cette pratique ne sont pas seulement les restaurants mais aussi les bazars et autres prestataires de services qui accueillent de moins en moins de touristes. Sans oublier les employés de l’hôtel "All inclusive" dès lors qu’ils ne sont plus sollicités comme avant dans le service du touriste qui a soi-disant tout à portée de main. Agadir en est aujourd’hui là qui se risque d’être asphyxiée par une formule abusivement appelée "All inclusive". Un procédé qui tire la destination vers le bas au moment où il s’agit de créer de l’emploi et d’impulser une dynamique touristique réelle qui profite à toute la région.

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