Economie

Un secteur toujours tributaire des importations

Compte tenu des excellents résultats de la campagne 2002-2003, les importations marocaines en céréales ne dépasseraient pas 0,9 Mt de blé tendre, 0,5Mt de blé dur, 0,9Mt de maïs et 0,3Mt d’orge. Les importations marocaines de céréales réalisées entre les 1er juin et 30 septembre 2003 ont atteint un total de 7,97 millions de quintaux, volume en baisse de 42% par rapport à la même période de l’année dernière. Mais, en dépit des pluies salvatrices qui ont permis au Maroc de réduire ses importations en la matière, et de la politique visant à assurer l’autosuffisance du pays et qui a permis d’atteindre une production moyenne avoisinant les 5 Mt, le Maroc demeure structurellement importateur, sa consommation annuelle s’approchant de 9 à 10 Mt. Les faibles rendements qu’enregistre le Maroc– 10 à 15 quintaux/ha en moyenne – sont dus aux aléas climatiques, mais aussi de la faible technicité des agriculteurs qui utilisent peu et mal les semences sélectionnées et les produits phytosanitaires. Résultats : la production varie sensiblement d’une année à l’autre, impactant lourdement le PIB agricole, la céréaliculture étant pratiquée sur 80% des exploitations. Demeurant de mise, ces importations sont essentiellement effectuées par des opérateurs privés dont les 5 plus importants réalisent plus des 2/3 du chiffre d’affaires. L’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL), qui détenait auparavant le monopole des importations, n’intervient plus qu’à hauteur de 20% environ dans les importations de blé tendre. D’autre part, l’industrie de la première transformation des céréales compte un peu plus de 150 moulins et semouleries, les plus importants étant situés sur l’axe Casablanca – Rabat. Cet outil industriel d’une capacité d’écrasement de 6,5 millions de tonnes paraît aujourd’hui démesuré et ne fonctionne qu’à 50% de son potentiel. Il souffre du faible niveau de collecte des céréales dont une large proportion est utilisée pour la nourriture des animaux, écrasée par plus de 10 000 moulins artisanaux, auto-consommée ou vendue directement dans les souks. D’après le rapport annuel de la Fédération Nationale de la Minoterie, 20 moulins auraient fermé leurs portes en 2002 et une dizaine serait sous la menace d’un redressement judiciaire. L’autre mal dont souffre ce secteur est le système actuellement en place. Destiné à protéger le revenu des agriculteurs et à maintenir stable le prix du pain pour les couches de population les plus nécessiteuses, ce système est aujourd’hui contesté car trop coûteux (près de 2 milliards de DH/an), contourné et ne bénéficiant que très partiellement aux cibles visées. Le prix public théorique de la FNBT est de 200 DH, mais le prix constaté est plus proche de 250 DH, en raison de la forte demande, y compris par les classes moyennes et aisées. Après la réforme des droits de douane intervenue en 2003, l’abandon du prix d’achat au producteur et des différentes subventions versées aux collecteurs semble inéluctable. Là serait peut-être la solution.

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