Editorial

Bonjour

À Marrakech, les choses se compliquent. Sérieusement. Le wali est limogé suite à la dénonciation, par voie de communiqué, de son action lors des élections communales par le PAM. La commission de l’Intérieur chargée de tirer cette affaire au clair a fini par décharger le wali de ses fonctions. Auparavant, la maire PAM de Marrakech, Fatima-Zahra Mansouri, a vu son élection invalidée par le tribunal administratif. Des irrégularités graves ont entaché le scrutin de la circonscription de Menara dont madame la maire est issue. L’affaire est en appel. Que va-t-il se passer maintenant ? Le juge d’appel va-t-il confirmer le jugement sur lequel est fondée la déchéance de la maire ? Probablement, à moins que le juge ne soit — qu’à Dieu ne plaise — sous influence car les faits qualifiés par le droit sont aujourd’hui également «qualifiés» par la commission de l’Intérieur qui, en limogeant le wali, a reconnu l’existence de graves irrégularités. La décharge du wali ne valant pas absolution. On revotera donc et tous les prétendants ont une chance puisque, sur le gazon, la future wilaya réorganisée aura tous les attributs de la neutralité électorale. Nous sommes rassurés. Cela veut-il dire, pour autant, que Omar Jazouli et ses amis ont une chance de revenir dans la course. Certainement, car un homme averti en vaut deux, désormais. Y a-t-il, finalement, une leçon politique à tirer de tout cela. Plusieurs. Aujourd’hui, la peur a changé de camp, elle quitte le champ des ripoux des élections pour celui du corps des agents d’autorité du wali au caïd en passant par le pacha et le gouverneur. Une criminalisation de revers pour corps propre dans sa grande majorité. Deuxièmement, le PAM, quand il se sent — à tort ou à raison — l’objet d’une injustice, obtient systématiquement gain de cause contre l’Intérieur qui est obligé de manger son chapeau et de mettre un mouchoir sur ses velléités de professionnalisme, d’autonomie ou de neutralité. L’on comprend que le moral des troupes dans ce ministère soit au niveau des chaussettes. Conclusion, ce que le PAM veut Dieu le veut. Même la tête d’un wali sur un plateau avant que la justice n’ait dit son dernier mot dans une affaire de fraude électorale.

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