Editorial

Éditorial

La Ligue arabe est devenue le nouveau terrain de prédilection où s’exprime avec violence le conflit algéro-égyptien. L’Algérie tambour battant, et sabre au clair, ne rate aucune occasion pour fustiger la mainmise de l’Egypte sur cette vénérable assemblée. Ce qui est contesté c’est, clairement, le leadership égyptien sur la Ligue. Un leadership historique, culturel, politique et technocratique. En vrac, les Algériens rejettent, désormais, tout notamment par leurs manœuvres au sein de la Ligue et à travers leur presse affidée qui endosse les avis officiels sans détour. De notre point de vue cela est à analyser, bien évidemment, au-delà de la crise du football qui a vu se déchaîner des passions xénophobes paroxystiques croisées. L’Algérie est en crise interne majeure. Un échec historique du modèle, un effondrement de la gouvernance spoliée par les militaires prédateurs et un exécutif rompu, sous influence, sans vision et exténué. La guerre du Sahara qui était un dérivatif n’a pas abouti. La haine anti-marocaine n’a pas produit le ciment social et idéologique attendu à part le sacrifice cynique de deux ou trois générations sur l’autel du ressentiment, de la rancune et de l’agressivité contre le voisin de l’Est. Les relations avec la France, elles, sont au point mort. A l’attachement de la France à un règlement civilisé au Sahara à travers un plan d’autonomie, jugé sérieux et crédible, répondent les vociférations épisodiques des officiels algériens sur la reconnaissance par la France de crime de guerre ou contre l’humanité pendant la période coloniale. Le traité d’amitié est de ce fait au placard. Le chantage commercial algérien n’y a rien fait. Les Espagnols sont sur la même ligne. L’axe Rabat-Madrid revêt pour eux une valeur géostratégique plus importante que la culpabilisation coloniale que d’aucuns veulent faire assumer à Madrid au Sahara ou le poids du chantage, encore une fois, gazier. Le Maroc est le «jardin» stratégique de l’Espagne, ses réserves de croissance pour le futur. L’Espagne est pour le Maroc — une lapalissade géographique — la porte contiguë de l’Europe. Une fenêtre sur une intégration, un gage, avec la France, pour sa modernisation et son développement. Les enjeux sont clairs. Le conflit du Sahara, un avatar de la guerre froide, que l’Algérie continue à imposer à la région est rejeté par tous. Y compris par les Américains. Les perspectives stratégiques sont verrouillées. Le poids de l’Egypte dans le Monde arabe fait, aujourd’hui, que ce conflit ne peut pas prospérer d’une manière horizontale. Par le passé, verticalement, l’Algérie a détruit l’OUA en y injectant le poison de la RASD. EIle ne peut pas faire de même avec la Ligue arabe. L’Égypte est objectivement un obstacle sérieux à cette projection de puissance sans moyens, à cette fuite en avant ridicule et désespérée.

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