Walid Joumblatt, leader du bloc de la Rencontre démocratique, a une vision de la guerre du Liban qui tranche avec l’opinion publique arabe moyenne. Lui, il refuse que son pays soit le théâtre «exclusif» de la guerre et des conflits, en tout genre, qui secouent le Proche-Orient depuis plus d’un demi-siècle. Il ne comprend pas, non plus, que les Iraniens et les Syriens adoptent des postures maximalistes en faisant valoir, pour leur bénéfice propre, la résistance du Hezbollah. Ils font preuve de surenchère uniquement avec du «sang libanais», précise-t-il avec une colère réelle et un courage assez remarquable. Dans le texte, et à l’adresse du ministre des Affaires étrangères syrien il a lancé: «Nous disons à Moallem, qui a fait l’impasse sur le Liban et l’État libanais, qu’il n’est que trop facile de faire de la surenchère sur la dernière goutte de sang libanais, surtout quand on se conduit comme un lion au Liban et (comme) un lapin au Golan». Joumblatt fait mine, ici, de s’étonner du calme «religieux» qui prévaut sur la ligne de front du Golan alors que le Liban est détruit méthodiquement par la violence barbare des Israéliens. Il est parfois des faits qui sont très têtus. Malgré tout.