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Les Entretiens de l’Excellence débarquent au Maroc

© D.R

Entretien avec Rachida El Amrani, vice-présidente des EE international

rachida-el-amrani-ee-internationalCréés en 2006 à Paris, les Entretiens de l’Excellence (EE) représentent une action citoyenne au bénéfice des lycéens issus de l’école publique. Aujourd’hui, le concept a été inauguré dans pas moins de 17 villes en France (dont trois dans les DOM).  En 2015, 23.000 jeunes ont participé à ces journées de rencontre en France. Bien rodé, le concept a été ouvert à l’international dans  les régions francophones. Le Maroc et la Tunisie en font partie. Un événement est prévu au Maroc au mois de février 2017.

ALM : Comment est né un tel concept en France ?

Rachida El Amrani : Les premiers Entretiens de l’Excellence sont nés, il y a 10 ans, à Paris. L’idée lancée par Chenva Tieu était de permettre à des jeunes venant de tout horizon, de toute origine, de tout lieu géographique, n’ayant pas forcément accès à l’information, de venir discuter avec des professionnels/intervenants pour s’informer sur les voies dites d’excellence et de pouvoir s’orienter en toute connaissance de cause. Les objectifs étant de casser les différentes formes d’autocensure, encourager les parcours d’excellence à travers les expériences des intervenants.

En ce sens, les EE sont un dispositif unique qui a su, en 10 ans, toucher 23.000  jeunes élèves du secondaire à fin 2015 en France.

Quelles sont vos priorités en tant que vice-présidente des EE à l’international ?

La décision de lancer les EE à l’international faisait suite à une envie grandissante de la part des bénévoles et intervenants des EE originaires de différents pays.

C’est dans cet esprit que je me suis engagée dans les EEi.

Mon histoire est  celle d’une jeune femme française, celle d’une jeune femme marocaine, qui a fait ses études en France, à l’Université Paris Dauphine, qui travaille dans un groupe bancaire international. Très attachée à l’ouverture à l’international, je suis farouchement convaincue de la richesse de la diversité. Pouvoir faire bénéficier à d’autres jeunes, et bien entendu aux jeunes marocains/es, un concept qui a fait ses preuves devenait pour moi une évidence. La priorité étant de pouvoir leur présenter l’étendue des possibilités à travers les parcours d’excellence des intervenants qui seront majoritairement marocains d’ici ou d’ailleurs.

Nous avons choisi de lancer l’opération des Entretiens de l’Excellence dans deux pays, dans deux villes, en l’occurrence Casablanca et Tunis. A titre personnel, je vous avouerais m’impliquer complétement dans les EE du Maroc à Casablanca.

L’initiative Maroc est-elle nouvelle? Quelle est votre démarche pour choisir les intervenants et les universités ?

L’initiative avait déjà été envisagée il y a de cela une année. Je faisais également partie de l’aventure. Hélas nous n’étions pas parvenus alors à aller jusqu’au bout du processus. Lorsque j’ai repris l’opération,  j’ai pris le temps de comprendre l’essai précédent dans sa globalité afin de m’appuyer sur les éléments positifs de sorte à développer une méthode se basant sur des contacts d’horizons différents : sociaux, économiques, éducatifs, culturels au fait des spécificités des différents pays. Cela demande beaucoup d’écoute et d’attention.

Le choix des intervenants, des établissements partenaires est un moment essentiel.

Concernant les intervenants, nous avons choisi de privilégier prioritairement des Marocains ayant poursuivi leurs études à minima jusqu’au Bac au Maroc qui vivent au Maroc ou à l’étranger car aujourd’hui pour les jeunes du monde, l’expérience à l’international est une vraie opportunité.

L’excellence passant par la diversité! Nous sommes tout à fait ouverts et favorables aux intervenants de l’espace francophone. Ces intervenants ont tous des réussites professionnelles plus qu’exemplaires, ils ont effectué des parcours d’excellence au Maroc ou ailleurs et sont tous engagés.

Quant à l’établissement partenaire de l’opération, le premier critère est à la fois l’excellence de l’établissement ainsi que son accessibilité ! Le second, la capacité d’accueillir une manifestation regroupant 300 jeunes, 50 intervenants pouvant se répartir dans plusieurs ateliers simultanément… J’ai évidemment plusieurs idées de lieux mais je souhaite tout d’abord les rencontrer avant de communiquer sur ces lieux.

Quels sont les obstacles à l’organisation de tels événements à partir de la France?

En fait, permettez-moi de reprendre votre question, nous n’organisons pas ces évènements depuis la France et cela n’est pas notre volonté. D’une part au sein de notre organisation une personne vit à Dubai, d’autres sont de différentes villes en France.  D’autre part, le souhait des EEi est avant tout d’embarquer un maximum de bénévoles et intervenants marocains. 

D’ailleurs Fayçal Sabil, délégué des Entretiens de l’Excellence au Maroc qui est actuellement en France, a de fortes ambitions pour le Maroc et de fortes chances d’y retourner sous peu… Toutes les configurations sont possibles… La principale difficulté est d’être un peu trop éloigné du lieu de l’évènement. Ensuite plutôt que de voir les obstacles nous essayons de voir ce que cela nous apporte… Il s’agit avant tout d’une extraordinaire aventure humaine internationale. Cela demande, certes, un peu plus de temps et d’agilité, mais la passion en est décuplée !

Avez-vous déjà des partenaires au Maroc?

Nous sommes en contact avec certaines institutions éducatives, sociales et économiques marocaines avec qui nous sommes en train de définir les modalités de partenariat. Plus que jamais nous avons besoin de partenaires car ce projet reste à adapter aux jeunes marocains.

En plus de partenaires, nous avons la chance d’être accompagnés par certains «anges-gardiens» qui sont au fait des spécificités du Maroc et du contexte marocain. Ils sont vraiment précieux dans la réussite de notre projet.

Quelles sont vos perspectives pour l’an prochain ?

Comme je vous le disais, nous avons décidé d’avancer doucement mais sûrement. Nous nous sommes fixés à Casablanca et Tunis comme premières villes internationales. Cela se passera dans la première partie de l’année 2017 (en février pour Casablanca).

Nous avons d’ores et déjà une demande du Burkina Faso, une étude également pour une opération à Alger, enfin pourquoi pas d’autres villes au Maroc et en Tunisie!

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