Faits-Divers

Arrestation d’un faux médecin

© D.R

Réda entre dans un cyber de Marrakech. Ce jeune homme de vingt-cinq ans commence à pianoter sur le clavier d’un PC et ouvre un site de «tchat». Fort, le port altier, glabre et les  cheveux coupés courts, il s’habille en chemise veston ou en djellaba et n’adresse la parole à personne. Tout le monde au cyber croit qu’il ne visite que des sites médicaux et que rien d’autre que la médecine ne l’intéresse. Pourquoi?
«Je suis médecin militaire et j’exerce à la caserne de Ben Guerir… Mon père est également médecin militaire et je dispose de deux agences de location voitures», a-t-il confié au gérant du cyber.
Le bouche-à-oreille aidant, l’information a circulé comme une traînée de poudre.
Certes, les habitués le voient «chatter» de temps à autre mais  ils croient qu’il converse avec d’autres hommes en blanc. La vérité est autre. A l’instar de plusieurs internautes masculins, il ne clique que sur les noms de femmes.    Cherche-t-il des dulcinées ? Au fil des jours, il arrive à engager une conversation avec une jeune Rbatie: Nadia. Cette jeune femme de vingt ans semble avoir été attirée par les idées à la fois  ouvertes et conservatrices de ce médecin militaire. Dr Réda ne lui a pas laissé le temps d’y réfléchir à deux fois. Il lui a vite proposé le mariage. Elle ne pouvait refuser. C’est une occasion qu’il ne faut pas rater, lui a dit sa mère.
Dr Réda est donc allé à sa rencontre à Rabat. Un évènement inoubliable pour Nadia qui a découvert un homme très sympathique et fort respectable. Leurs rencontres se sont multipliées. Et à chaque fois, c’est Dr Réda qui se déplacait de Marrakech à Rabat. «Pour toi, j’irais jusqu’au pôle Nord», lui a-t-il chuchoté à l’oreille. Elle le croyait d’autant plus sincère qu’il ne lui a jamais proposé de partager son lit.
«Je n’aime pas que ma sœur partage le lit de quelqu’un d’autre que son époux. Je n’aimerais donc pas que celle que je vais épouser le fasse avant que l’on ne devienne mari et femme», lui a-t-il expliqué une fois alors qu’ils sirotaient une limonade à la terrasse d’un café de la capitale. Suite à quoi, il a officiellement demandé sa main. Leurs fiançailles ont été célébrées en juillet 2006 dans la maison de sa belle famille et sans la présence des parents du Dr Réda.
«Je suis enfant unique …Mon père est actuellement en mission et ma mère est malade…Mais ils assisteront Incha Allah aux noces l’été prochain…», a-t-il affirmé à Nadia et à ses parents.
La tante de Nadia et son mari, ressortissants marocains en France, y ont assisté. Propriétaires de deux appartements au boulevard Hassan II (quartier Gueliz) à Marrakech, ils ont saisi l’occasion pour demander à leur futur gendre de leur chercher des locataires et de virer les loyers sur leurs comptes bancaires.
Pour ce faire, ils ont signé une procuration au nom du Dr Réda, lequel a loué les deux appartements pour un loyer mensuel global de treize mille dirhams. Cinq mois plus tard, Réda ne leur a avait toujours pas envoyé le moindre sou.
En janvier 2007, la tante de Nadia et son mari ont donc décidé de regagner la mère patrie pour réclamer leur dû. Dr.  Réda leur a donné deux chèques, le premier émis au nom d’Imane et l’autre au nom de Jamal. Le couple lui a demandé de leur donner un chèque émis en son propre nom. Il n’en fit rien. Le couple a fini par les verser à la banque ; laquelle a refusé de les honorer au motif qu’ils sont sans provisions. Ils ont donc déposé une plainte auprès du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Marrakech. Une enquête policière a été diligentée et Réda a été arrêté. Lorsque les enquêteurs ont «pointé» le numéro de sa carte nationale, ils ont été surpris de découvrir que ledit document appartenait à une certaine Imane. «C’est moi Imane…», a-t-il fini par avouer aux enquêteurs. Dr Réda n’était autre qu’une jeune fille de vingt-cinq ans, sans profession et dont les traits et la voix ressemblent à ceux des hommes. Elle en a profité pour filouter plusieurs victimes. Imane a été traduite devant la justice pour escroquerie, usurpation d’identité et émission de chèques sans provision.

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