Les gouttes de sang qu’elle a remarquées aux toilettes, tôt le matin, l’intriguent. Elle se pose mille questions.
La veille, avant de se mettre au lit, elle n’y avait pas de trace de sang aux toilettes. Au lieu de continuer à se creuser les méninges la mère s’adresse directement ce matin à ses filles. Quand elle leur pose la question sur l’origine du sang, ces dernières échangent les regards sans dire un mot. Cette attitude ne fait que renforcer son inquiétude. Elle insiste pour qu’elles lui répondent. Et c’est la benjamine, âgée de sept ans, qui brise le silence en annonçant la terrible nouvelle : son père abuse d’elle! La mère reste figée, n’en croyant pas ses oreilles. Elle martèle sa fille et ses sœurs de questions.
Mais elle s’est rendue à l’évidence que le père abusait de leur fille. Aussitôt, de chez elle au quartier Hassani, à Berrechid, elle conduit sa fille au commissariat de police. Il n’est pas encore 7 h du matin quand la mère et la fille se présentent au commissariat. Elles sont accueillies par les policiers qui sont en permanence. La fille leur raconte son histoire. Pas une minute à perdre, les limiers se mobilisent pour accompagner la mère et sa fille vers leur domicile. Ils réveillent le père qui plongeait encore dans un profond sommeil. Il les accompagne au commissariat de police. Le soumettant aux interrogatoires, il se disculpe dans un premier temps. Mais il finit par avouer qu’il a commencé, il y a quelques jours, à abuser de sa fille au point qu’elle en a perdu sa virginité. Il a toutefois affirmé qu’il n’a jamais touché ses quatre autres filles. Pourquoi s’en prenait-il à sa fille benjamine ? Pour se venger de son épouse qui s’abstenait, depuis longtemps, de partager avec lui le même lit, précise-t-il aux enquêteurs. Certes, ses autres filles affirment n’avoir jamais été abusées par leur père.
Le mis en cause a été mis entre les mains du parquet général près la Cour d’appel de Settat qui l’a gardé en détention préventive.
