Faits-Divers

Hicham, le «Jaguar», commet un matricide sans être sous l’effet de la drogue

Il était 17 h ce lundi 23 mai. Sept heures sont passées après le crime qui a coûté la vie à une mère de quatre enfants, quadragénaire, à Hay El Farah, à Casablanca. Et pourtant, les curieux qui semblent avoir été informés tardivement du crime qui a soulevé l’indignation de tous les habitants du quartier couraient encore vers la rue n° 71 pour s’attrouper devant la demeure n° 30. Les uns indiquaient de leurs doigts la maison aux autres tout en leur racontant ce qui s’est passé. On n’entendait que des répliques en dialecte arabe, «Allah Yastar, Allah Yahfad, Yalatef, Allah Yrad Bina», prononcés par les badauds qui venaient d’apprendre qu’il s’agissait d’un matricide. Rachida, âgée de cinquante-huit ans, est une mère qui jouissait d’une bonne réputation dans son quartier. «Elle était une femme pieuse, pratiquante, qui ne ratait jamais ses cinq prières. Elle allait souvent en Arabie Saoudite pour faire le pèlerinage», raconte à ALM une voisine du quartier. Tous les voisins sont encore sous le choc. Personne n’a imaginé ce qui est arrivé à leur voisine, Rachida.
«Nous avons entendu quelqu’un qui demandait secours… Nous étions dans la rue, juste à côté de la maison… Nous ne pouvions pas rester les mains croisées. Nous avons cru qu’un voyou a attaqué quelqu’un chez lui», affirme l’un des jeunes qui sont intervenus pour arrêter Hicham, alias Jaguar, l’auteur de ce matricide. Âgé de trente-huit ans, il est l’aîné de ses parents, ivrogne, drogué et chômeur depuis belle lurette.
«Il se droguait et s’enivrait. Il faisait même parfois la prière à la mosquée», raconte un jeune qui demeure dans la même rue n° 17. Jaguar est le surnom que ses amis lui ont choisi depuis longtemps. Mais, personne ne sait au juste pourquoi ils lui ont collé ce surnom. « Peut-être parce qu’il est cruel, grossier, sans pitié », témoigne un jeune voisin de l’auteur du crime. Tout le monde au quartier partage avec lui ce témoignage et précise qu’il devenait plus cruel quand il était sous l’effet de l’alcool et de la drogue. Mais, ils peuvent tout oublier sauf son crime qu’il a commis contre sa mère.
Selon une source judiciaire, comme à l’accoutumée, Hicham s’est réveillé tard. Il n’était pas sous l’effet ni de l’alcool ni de la drogue. Mais qu’est-ce qui lui est arrivé?
« Personne ne sait. Mais, nous remarquions qu’il n’était plus normal ces dernier temps. Il délirait. J’ai même appris que sa mère avait l’intention de l’emmener dans les jours qui viennent chez un psychiatre », précise un jeune habitant de la rue n° 71 de Hay El Farah.
Selon certains, de coutume, Rachida, la mère donnait quotidiennement à son fils aîné, un billet de cent dirhams. Il avait besoin de sa dose quotidienne en cigarettes, haschich et de boisson alcoolisée. D’autres affirment qu’elle lui donnait, à la fin de chaque mois, une somme de mille dirhams. Mais, rien n’est certain. Ce qui est sûr c’est qu’il lui a demandé, ce lundi matin, de l’argent. Quand elle a refusé, il a perdu le contrôle de ses nerfs. Il a commencé à protester contre elle. Et tout d’un coup, il a disparu. Il n’est pas sorti de chez lui, il s’est dirigé uniquement vers la cuisine. Il est retourné pour se planter derrière sa mère. Sans se rendre compte de lui, elle a reçu un premier coup au niveau du cou. Un cri strident s’en est suivi. Elle est tombée par terre. Son fils aîné lui a asséné un deuxième coup à l’œil. Et puis, avec hystérie, il a criblé son corps de plusieurs coups. Quand il a entendu des coups à la porte, il l’a ouverte. Un voisin s’est retrouvé en face de lui. Il l’a surpris par un coup au niveau du ventre. Les voisins ont entendu ses cris. Ils se sont lancés à son secours. Et ils se sont retrouvés face-à-face avec Hicham, portant des vêtements maculés de sang. Ils l’ont arrêté et l’ont remis à la police judiciaire de Derb Soltan-El Fida qui s’est dépêchée sur la scène du crime une fois alertée. Le voisin blessé a été évacué vers l’hôpital Bouafi, le cadavre de la défunte vers la morgue et Hicham vers le commissariat de police pour le soumettre aux interrogatoires.

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