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Il enterre le passé de sa femme, mais il revient au galop

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«J’ai tué ma femme». C’était la seule phrase que Driss avait prononcée devant l’un des représentants du ministère public près la Cour d’appel de Fès. Ce quadragénaire, tailleur de son état, qui se plantait devant son bureau ne manifestait, cet après-midi du mardi 12 octobre, aucun regret. Il était très calme. Le représentant du ministère public n’a pas facilement avalé l’appât . Son parcours et son expérience lui ont permis de croire à une seule idée : Tout est possible. Le représentant du Parquet général a pris son téléphone, a composé un numéro et a donné ses instructions au chef de la PJ de Fès pour diligenter une enquête. Rapidement, le chef a envoyé ses limiers au représentant du ministère public. Ils ont été conduits par Driss jusqu’à chez lui à Hay Al Massira, dans le quartier Bensouda. Ils sont entrés. Une odeur nauséabonde leur a piqué le nez. Driss les a conduits vers la chambre à coucher. Il a enlevé un drap. La scène était horrible. Le cadavre d’une femme, les mains et les pieds ligotés, était en début de décomposition. Le chef de la brigade criminelle qui se chargeait de l’enquête s’est adressé à Driss: «Quand l’as-tu tuée ?»
«Je l’ai tuée, il y a deux jours, le dimanche (10 octobre)», a-t-il répondu tout en gardant le même calme. Le chef de la brigade criminelle a téléphoné au responsable de la morgue pour envoyer un fourgon mortuaire. Le cadavre a été évacué pour être autopsié. Quant à Driss, il a été emmené au commissariat de police pour être soumis aux interrogatoires. En fait, il a tout avoué. «Je l’ai tuée parce qu’elle me trompait», a-t-il affirmé aux enquêteurs. L’avait-il surprise en compagnie d’un amant ? Jamais. Pourquoi se soupçonnait-il de sa conduite? «Elle était prostituée», a-t-il répondu aux enquêteurs. Quand il l’a rencontrée, la première fois, elle était prostituée. Mais, elle a abandonné ce mauvais parcours pour se jeter complètement dans ses bras. Ils se sont mariés. Certes, il n’a jamais rien remarqué. Mais le passé de sa femme lui est revenu au galop au point qu’il doutait de ses comportements. Depuis, leur vie n’est plus qu’un enfer. Insultes, injures, coups de mains et de pieds, fouets et toutes sortes de violences faisaient partie intégrante de leurs journées et nuits. Chacun ne supportait plus l’autre. C’était le matin du samedi 9 octobre. Autour de la table du petit déjeuner, ils ont commencé à s’engueuler. Après quoi, il est parti à son local commercial aménagé pour la couture traditionnelle. Il n’est retourné chez lui que vers la nuit. Une fois encore, il a commencé à qualifier sa femme de prostituée qui le trompait. Tous deux échangeaient, désormais, les injures. Hors de lui, il lui a ligoté les mains et les pieds et a commencé à la violenter. Une heure du dimanche 10 octobre est passée. Le couple s’engueulait encore. Tout d’un coup, Driss a saisi un foulard, a entouré le cou de sa femme avec et l’a serré. Il ne l’a relâchée qu’une fois sa femme est passée de vie au trépas. Comme si de rien ne s’était passé, Driss a couvert le corps de sa femme d’un drap et s’est allongé sur le lit pour plonger dans un profond sommeil. Le lendemain, lundi, il est allé à son boulot pour ne retourner que le soir. Il a passé sa deuxième nuit à côté du cadavre de sa femme. Seulement, il a remarqué, mardi, que le cadavre avait commencé à se gonfler. C’était le début de la décomposition. C’est ainsi qu’il s’est adressé à un avocat, proche de sa famille. Il lui a raconté l’histoire. L’avocat l’a sollicité d’aller se présenter de son plein gré au Parquet général.

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