Nous sommes mercredi 12 septembre, 17h00 sonne. La salle d’audience de la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat est archicomble. Tout le monde veut assister au procès de cet étrange nécrophile. A quoi ressemble-t-il ? Avait-il l’air d’un monstre ? Escorté par des policiers, on le présente à la barre. Un silence s’installe dans la salle. Tout le monde attend impatiemment d’en savoir davantage sur cette affaire. Est-il vraiment l’auteur de ces actes ignobles et inhumains? «Oui», avoue-t-il sans vergogne devant les trois magistrats de la Chambre. Toute l’assistance, n’en croyait pas ses oreilles. «Je n’étais pas seul», précise-t-il. En effet, il était en compagnie de deux autres jeunes qui se trouvent toujours en cavale. «Je l’ai connue, elle s’appelait Hanane», ajoute-t-il à la Cour. Il connaissait la fillette et sa famille puisqu’il appartient à cette municipalité de Sidi Bouknadel, dans la région de Salé. Il savait qu’elle a trouvé la mort suite à un accident de la circulation. Il a même assisté aux funérailles et à la cérémonie du dîner (la veillée du mort). «Une fois j’ai terminé «Laâcha» chez la famille de la défunte, je me suis rendu au cimetière», balbutie-t-il devant la Cour. Ses deux amis l’attendaient. Tous les trois se sont mis à boire du vin rouge. Ensuite, ils ont commencé à creuser la tombe où Hanane a été enterrée la veille. «Je l’ai exhumée… J’ai déchiré le linceul», avoue-t-il. Puis, il l’a violée. Il le dit clairement devant la Cour : «Je l’ai fait à quatre reprises. Je l’ai même sodomisée». Un aveux choquant, frappant et bouleversant. Son avocat le taxe d’aliéné mental. «Sinon, pourquoi avoue-t-il ses méfaits comme s’ils étaient normaux ?», demande-t-il. Au contraire l’avocat désigné par l’Association «Touche pas à mes enfants» qui s’est constituée partie civile et qui soutient les parents de la défunte, le considère comme un monstre qui n’a rien d’humain. Le représentant du ministère public est allé plus loin en affirmant que le mis en cause mérite la peine capitale, conformément aux dispositions de l’article 399 du code pénal, pour avoir «commis un crime en usant d’actes de barbarie». Un avis qui n’a pas été partagé par la Cour qui a condamné le mis en cause à 5 ans de réclusion criminelle. Étonnée, l’Association «Touche pas à mes enfants» publie, à ce propos, un communiqué dans lequel elle a précisé qu’elle interjetterait appel.