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Il séquestre sa fille et tente de l’égorger

© D.R

Rabiaâ n’imaginait pas en arriver un jour à regretter son histoire d’amour avec son cousin Mohamed. Ce dernier, chômeur, gagne sa vie en vendant du pois chiche dans la rue, mais c’est lui qu’elle avait aimé. C’est avec lui qu’elle avait décidé de faire sa vie. Certes, ses parents auraient préféré qu’elle épouse un employé, qui a un emploi stable et un revenu mensuel régulier. Mais ils avaient, en vain, tenté de lui expliquer que l’amour ne suffit pas à faire le bonheur conjugal et que la vie est dure et sans pitié.
Rabiaâ n’avait rien voulu entendre de tout cela, au point de conclure que ses parents détestaient Mohamed. C’est ainsi qu’elle avait fini par les convaincre, en leur faisant comprendre qu’elle était prête à tout pour épouser cet homme-là.
Tout cela remonte à plus d’une dizaine d’années au quartier Sidi Bouzekri, à Meknès.
La nuit de noces avait été célébrée et le couple avait emménagé dans son foyer, pour le meilleur et pour le pire. Si Mohamed sortait pour gagner sa vie, Rabiaâ restait chez elle à attendre son retour. Il y a avait certes l’angoisse quotidienne liée aux risques du métier : marchandise confisquée par les forces auxiliaires, l’arrestation de l’époux et Dieu sait quoi d’autre encore.
Et voilà que Rabiaâ tombe enceinte. Une fille vient égayer le foyer des amoureux. Quatre ans plus tard, le couple a un deuxième enfant, encore une fille. En conséquence, les besoins de cette famille “grandissent“. Mais sans que les revenus suivent. Et sans que le couple parvienne à trouver une solution à son problème de ressources insuffisantes.
Leur fille aînée est en âge d’entrer à l’école. Voici que la petite famille se débat avec les frais de fournitures scolaires et de vêtements. Et voilà que Mohamed perd pied, qu’il en devient irritable, au point de ne plus se contrôler. Pire, au point de “décharger“ sur sa femme sa hargne de père de famille dépassé par les événements.
«Nous ne serions pas dans cette situation si tu avais veillé à ne pas tomber enceinte ! » Cette phrase, Mohamed la prononce de plus souvent pour justifier les violences physiques qu’il commet sur son épouse et ce sous les yeux de leurs enfants. Bientôt, c’est pour un oui ou pour un non que Mohamed s’en prend à sa femme. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit en ce jour de novembre dernier.
Mohamed ne se souvient même pas de la raison pour laquelle il a battu sa femme. Toujours est-il que Rabiaâ décide de fuir le domicile conjugal et de se réfugier chez ses parents qui résident à Ksar El Kébir. Sa fille aînée étant scolarisée, elle part donc en emmenant la cadette.
Bien entendu, Mohamed ne peut accepter ce départ. Il déclare donc sa disparition à la police et déclenche ainsi l’ouverture d’une procédure de « recherche au profit de la famille ». Un mois plus tard, Rabiaâ n’étant toujours pas revenue, il s’engage dans l’escalade fatale de la folie vengeresse. Il enferme sa fille aînée dans une chambre et la prive de manger et de boire. De temps en temps, il fait irruption dans la pièce, armé d’un couteau de cuisine en faisant mine d’égorger la malheureuse si elle ne se tient pas tranquille. Car les voisins commencent à se plaindre des gémissements de la malheureuse. Ils vont même jusqu’à venir supplier Mohamed de relâcher sa fille. Mais en vain.
Les voisins finiront donc par alerter la police. Mais quand les policiers se présentent au domicile du forcené pour tenter de libérer la fille prise en otage, Mohamed leur répond : «Je ne libérerai ma fille que lorsque sa mère sera revenue! Je l’aime et je ne supporte plus son absence !»
Rabiaâ quittera donc Ksar El Kébir pour rentrer à Meknès. Sans pour autant que cela ne contribue à ramener son époux à la raison. Ce qui a convaincu les policiers de procéder à une intervention musclée pour empêcher l’irréparable. Ce qu’ils découvriront en pénétrant dans la maison leur donnera d’ailleurs raison : armé de son couteau, Mohamed était sur le point d’égorger sa fille. Celle-ci sera sauvée in extremis après avoir été transportée aux urgences de l’hôpital de Meknès, puis à l’hôpital militaire Moulay Ismaïl.
Arrêté, Mohamed a été traduit en justice. Rabiaâ pleure aujourd’hui son “amour mort“ et les regrets inutiles de n’avoir pas écouté ses parents lorsqu’il en était encore temps.

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