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Pour dix dirhams, il tue son ami

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Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Mourad se tient au box des accusés. Il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Comment et pourquoi a-t-il commis ce crime ? Il était 21h cette nuit du mois de janvier. Les éléments de la PJ ont reçu un appel téléphonique. Quelqu’un les a alertés après la découverte d’un cadavre. Ils se sont dépêchés sur les lieux. Les habitants s’attroupaient autour du cadavre. Les limiers les dispersaient pour effectuer le constat d’usage. Sur son calepin, l’un des policiers note que la victime s’appelait Salah, 25 ans, célibataire, que le cadavre était étendu sur le dos et qu’il présentait les traces de deux coups à la nuque assénés par un objet tranchant. Aussitôt, le chef de la brigade s’est lancé à la recherche des témoins. Mais en vain. Pourquoi? Sans aucun doute qu’ils avaient peur d’être convoqués par les policiers tout au long de l’enquête et préféraient tenir leurs langues. Le chef de la brigade a fait venir un fourgon mortuaire pour le transport du cadavre vers l’hôpital médico-légal d’Arrahma afin de le soumettre à l’autopsie. Le lendemain matin, une femme s’est présentée devant le chef de la brigade. «J’ai vu, hier vers 21h30mn, Mustapha en compagnie de Salah». Elle venait de sortir de chez elle pour faire des courses. À son retour, elle a remarqué Mustapha qui saisissait Salah par les vêtements et le conduisait chez lui. «Je crois que Salah était, avant l’arrivée de Mustapha, en conflit avec une autre personne que je ne connais pas», a-t-elle déclaré à la police. «C’est un important témoignage», a jugé le chef de la brigade qui semblait être très heureux pour avoir pu identifier l’auteur du crime. Le même jour, dans l’après-midi, les enquêteurs se sont déplacés au domicile de Mustapha qui a répondu à leur convocation. «Que faisais-tu avec Salah et qui l’a tué?», lui demande un policier. Mustapha était, cette nuit-là, chez lui avec des invités. Tout d’un coup, il a entendu des cris. Par curiosité, il est sorti pour voir ce qui se passait. «J’ai trouvé Salah et Mourad qui se bagarraient, entourés de badauds», a-t-il déclaré. Il s’agissait de voisins. Mustapha avait l’intention de les séparer. Mais, il fut pris de vitesse par Mourad qui a asséné deux coups de couteau à son ami. Pourquoi? Mustapha ignorait la raison. L’auteur du crime est désormais identifié et son arrestation n’est plus qu’une question de temps. Les enquêteurs l’ont cherché en vain chez lui, chez ses amis, à la gare routière, dans des terrains vagues. Deux jours plus tard, l’accusé s’est présenté de son plein gré aux enquêteurs. «J’ai tué Salah», avoue-t-il. Amis depuis leur tendre enfance, ils se rencontraient souvent pour s’enivrer. «J’avais en ma possession, la nuit du crime, une bouteille de vin ; je lui ai demandé de participer à hauteur de 25 dirhams afin d’accompagner le rouge avec des sandwiches et du fromage…», a-t-il expliqué aux enquêteurs. Il lui a remis la somme. L’ivresse a commencé. Il n’y avait pas de problème entre les deux. Tout d’un coup, il lui a demandé encore une pièce de dix dirhams. Salah s’est mis à l’injurier et l’insulter. Les invectives ont cédé la place aux mains provoquant l’intervention de Mustapha. Mourad s’est rendu chez un boucher, lui a pris un couteau et est retourné vers Salah afin de lui asséner deux coups mortels. Un crime pour dix malheureux dirhams qui lui a coûté quinze ans de réclusion criminelle.

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