Ses deux victimes, une fille de seize ans et un garçon de dix-huit ans, se plantent non loin de lui. Le président de la Cour le martèle de questions, mais il se disculpe tout en accusant ses deux complices qui sont toujours en état de fuite. «Ce sont eux qui l’ont violée, M. le président», essaie-t-il de se blanchir. Mais, la fille les met, lui et ses deux complices, en cause en racontant son histoire. Elle se souvient de lui ainsi que des signalements et les traits de visage de ses deux complices.
Devant les trois juges de la chambre criminelle, elle affirme qu’elle était en compagnie de son ami qui avait l’intention de l’emmener chez elle. Malheureusement, trois malfaiteurs lui ont coupé le chemin. Armés de couteaux, ils les ont obligés à les accompagner vers un cagibi abandonné situé au quartier Eromlil. En fait, ajoute-t-elle, ils ont violenté son ami tout en lui subtilisant son smartphone et une somme de deux cents dirhams avant qu’il prenne la fuite et la laisser seule avec les voyous.
«Ils m’ont violée à tour de rôle», dit-elle en sanglotant. Et le mis en cause de rejeter ses déclarations en précisant qu’il était, effectivement, avec les deux malfaiteurs et qu’ils étaient en train de s’enivrer quand ils ont remarqué, de loin, le couple en pleine intimité dans un coin. Il a précisé que ses deux amis avaient gardé la fille tout en violentant et chassant son copain et l’avaient violée à tour de rôle. Il a ajouté qu’il n’a pas participé au viol de la fille. «Il était l’un de mes violeurs», insiste la victime. Son copain explique qu’il a pris la fuite après l’avoir maltraitée et qu’il n’a pas pu la sauver puisque leurs ravisseurs étaient tous les trois armés de couteaux.
Après les délibérations, la Cour l’a jugé coupable et l’a condamné à 4 ans de prison ferme, un verdict jugé clément par la famille de la victime.
