Sakina n’a jamais imaginé que sa vie allait prendre une fin tragique. Elle, qui a quitté sa famille à Taroudant après avoir été répudiée avec, entre les bras, un enfant de quatre ans, vers Safi, semble s’être mariée à un très bas âge.
Bref, en vingt-quatre ans, la durée de sa vie, elle a éprouvé toute sorte de calvaires. Même le mariage ne lui a rien ajouté sauf un enfant duquel elle devait prendre soin. Mais, sa rencontre avec ce jeune homme, à Safi, a tout changé. Dès lors, elle a commencé à voir la vie en rose, notamment quand il l’a présentée à sa mère. Elle a considéré son geste comme une lueur qui illuminerait sa vie. Au fil du temps, sa relation avec la mère de son bien-aimé s’est consolidée d’une façon qu’elle a mis la puce à l’oreille de son amant. Ce dernier l’harcelait de questions sur cette relation qui semblait avoir dépassé les normes selon les remarques du jeune amant. Mais en vain. Elle ne lui donnait pas de réponse.
Nous sommes le samedi 21 octobre. Notre jeune homme a téléphoné à sa bien-aimée. Un rendez-vous a été fixé pour le même jour. A bord de la voiture de sa mère, il l’a accueillie. En fait, il était dans un état d’ivresse avancée. Sakina monta à son côté au bord de la voiture pour qu’elle subisse un interrogatoire sur sa relation avec la mère. Mais, les réponses ne semblaient pas avoir convaincu son bien-aimé. Hors de lui, ce dernier saisit un couteau pour lui asséner plusieurs coups au niveau de la poitrine. Sakina a poussé un cri strident avant qu’il ne lui ait fermé la bouche avec sa main. Après quoi, il a téléphoné à sa mère qui l’a rejoint pour voir ce qui se passait. La victime a déjà poussé son dernier soupir. La mère et son fils ont décidé enfin de jeter le cadavre dans un terrain vague situé non loin de la station estivale Sidi Abderrahmane, dans la région de Rouamcha, à Safi. Le même jour, le cadavre a été découvert et le jeune homme et sa mère ont été arrêtés. Avouant son crime, le jeune meurtrier a été traduit, en compagnie de sa mère, mardi 24 octobre, devant le parquet général près la Cour d’appel de Safi.