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Six ans de réclusion criminelle pour viol

© D.R

Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Le prétoire est archicomble en ce jour de janvier 2007. C’est la première fois que Nadia, âgée de dix-sept ans, assistait à un procès. Et, malheureusement, c’était le sien. La peur la taraudait donc tellement qu’elle se blottissait très fort contre sa mère. Quand le président de la Cour l’a appelée, elle est restée clouée à son siège. Il fallait qu’il l’appelle une seconde fois pour qu’elle se tienne debout et avance vers la barre. Ses deux bourreaux y étaient déjà. Il s’agit de Brahim et Abdelali, âgés respectivement de vingt-trois et vingt-huit ans, sans emplois, célibataires et repris de justice. Elle n’a pas pu les fixer, tellement sa souffrance était lancinante.
«Non, nous ne l’avons jamais violée…», déclare Brahim en réponse à une question de la Cour.
A peine a-t-elle entendu la voix de Brahim qu’elle a fondu en larmes. Le président de la Cour n’a donc pu que lui demander de sortir quelques secondes de la salle d’audience et de n’y retourner qu’après avoir séché ses larmes.
«Ce sont eux qui m’ont…». Nadia s’est brusquement tue. Elle n’a pu dire plus. Elle n’a pu prononcer ces mots qui la font tellement souffrir. Brahim et Abdelali l’ont non seulement violée, mais avilie. De son traumatisme, elle ne semble pas être encore sortie. Tel un film en boucle, son cauchemar ne cesse de défiler devant elle, et à chaque recommencement, c’est un calvaire sans fin, une souffrance indicible et des larmes qui lui perlent aux paupières. Les voyant couler sur ses joues, le président tente de nouveau de la mettre en confiance et de lui expliquer qu’elle a le devoir d’aider la Cour à connaître les circonstances des atrocités que ses violeurs lui ont fait subir. Cela a été d’autant plus difficile pour elle qu’elle ne s’est jamais imaginée dans pareille situation.
Cette originaire de Kelaât Sraghna est arrivée à Casablanca, il y a deux ans pour s’y installer avec ses parents. Son père qui était chômeur venait d’y décrocher un emploi lui permettant de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de sa famille composée d’elle et de sa mère.
Depuis son arrivée dans la mégapole, elle est restée renfermée sur elle-même. Certes, elle a été inscrite à l’école de son nouveau quartier à Sidi Othmane, mais elle n’a pas pu s’y faire des amies. Pourquoi ? Aucune réponse. Elle se  rendait seule à son lycée et en revenait toujours seule. Sur le chemin de l’école, jamais, elle n’a été vue en compagnie des filles ou des garçons de son âge. Son pas était rapide et elle ne prêtait nulle attention aux jeunes qui lui disaient des mots doux ou qui la harcelaient. Elle ne leur accordait même pas un regard.
Puis vint le jour fatidique où elle s’était rendu compte que deux jeunes hommes la suivaient comme son ombre et sans mot dire. Elle accéléra donc le pas, ce qu’ils firent aussi. Son cœur a alors commencé à battre la chamade. Il était 18 h, elle avait peur et chaque minute passée ressemblait à une éternité. Une rue, puis une autre, puis une troisième et puis une ruelle déserte. A peine s’y est-elle engagée qu’elle sentit des bras se poser sur ses épaules.  Surprise, elle s’est arrêtée sans dire le moindre mot.
Avant qu’elle ne le fit, ses deux poursuivants brandirent deux couteaux et commencèrent à la menacer. En larmes, elle les a suppliés de la relâcher. Mais en vain. L’un d’eux l’a giflée pour la faire taire. L’autre lui a asséné un violent coup de poing. «On te tueras si tu cries…». Face à cette menace, elle n’avait de solution que de se taire pour ne pas perdre la vie. Les deux malfrats la conduisirent vers un terrain vague. Ils ne l’ont relâchée qu’après avoir abusé d’elle.
Une plainte a été déposée auprès de la police judiciaire. Suite à de rapides investigations, les deux malfrats ont été mis sous les verrous. Selon le procès-verbal de leurs auditions, ils étaient sous l’emprise de la drogue lorsqu’ils ont décidé d’assouvir leurs besoins sexuels. Ils nieront cela devant la cour prétextant qu’ils ne se droguaient pas. Ils nieront également avoir rencontré Nadia.
«Je n’ai jamais vu cette fille M. le président», déclare Abdelali devant la Cour.
Ce à quoi Nadia répond, les larmes aux yeux et après avoir pris son courage à deux mains : «Ce sont des menteurs M. le président, ils m’ont menacée de mort, giflée, frappée violemment et  violée…».
Jugés coupables, Brahim et Abdelali ont été condamnés à six ans de prison ferme.

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