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Un délinquant tue son ami pour un téléphone cellulaire

Dès l’entrée à la salle d’audience, on entend une voix qui accuse: «C’est toi qui l’as tué». Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. À la barre, se tient un jeune homme, Farid, barbu à la carrure athlétique. Ce mis en cause lorgne de temps à autre l’homme assis non loin de lui, mais à l’extérieur du box. C’est le témoin qui semble avoir assisté au crime.
«Je l’ai vu M. le juge. Il l’a tué avec un couteau à cran d’arrêt», affirme-t-il à haute voix. «Non, M. le président, il ment », rétorque le mis en cause qui n’arrive pas à se maîtriser. Les tensions montent d’un cran. Le président intervient pour les faire taire. «Vous ne devez pas parler l’un à l’autre. Chacun de vous doit répondre uniquement aux questions de la Cour», leur signale le président de la Cour. Farid se calme. Par contre, le témoin continue à l’accuser de meurtre sans donner d’autres explications. Le président de la Cour le sollicite de lui expliquer les circonstances du crime. Mais en vain. Enfin, il lui demande de sortir.
Le témoin quitte la salle d’audience en balbutiant. Les regards de l’assistance suivent ses pas jusqu’à la porte. Farid se disculpe dès le début de l’examen de son affaire. Il précise à la Cour qu’il n’a pas planté son couteau à cran d’arrêt dans la poitrine d’Abdellah. Malheureusement, d’autres témoins ont assisté à la scène. «C’est lui qui a tué Abdellah. On a tous assisté au crime. Ils étaient tous les deux en état d’ivresse manifeste», atteste un autre témoin. En fait, Farid et Abdellah étaient amis du même quartier. Ils ont presque le même âge. Si Farid est à son vingt-deuxième printemps, Abdellah est son aîné de deux ans. Ils ont poursuivi leurs études à la même école, mais non dans la même classe. Cependant, tous les deux ont abandonné les bancs de l’école sans dépasser les classes primaires. Les deux voisins du même quartier de Hay Mohammadi étaient en au chômage. La rue, la mauvaise fréquentation, la délinquance, les cigarettes, le haschich, les psychotropes étaient toujours aux aguets pour accueillir chaleureusement ces garçons. Au fil des jours, Farid et Abdellah ont appris à fumer, à se droguer et à se soûler. Et quand ils avaient besoin d’argent pour en acheter, ce sont les agressions qui leur résolvent le problème. Et après avoir arraché le sac à main d’une femme qu’un litige a éclaté entre eux. Si Abdellah a voulu vendre le téléphone portable trouvé dans le sac à main, Farid a préféré le garder. Sous l’effet de la drogue et de l’alcool, ils n’ont pas pu se mettre d’accord. Et les paroles ont cédé la place aux mains. Seulement, Farid a brandi son couteau à cran d’arrêt avec lequel il menaçait ses victimes et l’a planté dans la poitrine de son ami. Un acte criminel qui lui a coûté quinze ans de réclusion criminelle.

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