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Un pédophile derrière les barreaux

© D.R

«Non, je ne veux plus aller à l’école». Cette phrase n’a pas choqué cette mère, enseignante depuis une quinzaine d’années dans un établissement scolaire public de Temara quand elle l’a entendue, la première fois, de la petite bouche de sa fille, âgée de six ans. Certes, elle ne l’a jamais entendue la supplier de rester chez elle au lieu d’aller à l’école. « Mais, j’ai pensé qu’elle a été attaquée d’une crise de jalousie quand j’ai mis au monde mon nouveau-né», a expliqué la mère à ALM. En sanglotant, la petite fille ne cessait de lui demander de la dispenser d’aller à l’école. Étrange comportement qui a commencé à secouer la vie de la petite fille. Auparavant, elle ne manifestait aucun refus d’y aller. Pleine de joie et souriante, elle empruntait, chaque matin, le chemin de son école. Mais, soudain, tout a changé. Elle ne se réveillait, le matin, qu’avec une grande paresse comme si elle voulait éviter d’aller à l’école. Mais sa mère la chatouillait, la mettait entre ses bras, l’encourageait de rejoindre ses petites amies à l’école privée «Achbal Al Atlas» en lui rappelant qu’elle et son papa rêvaient qu’elle deviendrait une bonne élève qui réussira dans l’avenir. La mère finissait ainsi par la convaincre et l’emmener contre son gré à l’école. Entre-temps, la mère a remarqué que sa fille faisait des cauchemars et se réveillait en pleine nuit. « Elle a même commencé à faire pipi sur le lit…Mais ce qui a attiré le plus mon attention n’est autre que le dessin qu’elle crayonnait sur le papier », dit la mère à ALM. La petite fille dessinait ce qui ressemble à une terrasse, des barreaux colorés en bleus plantés sur un petit mur, deux longs fils sur lesquels sont étalées deux serviettes, un homme tout nu avec trois pieds dont le troisième ressemble à la partie génitale masculine. Et quand elle dessinait son père, elle le mettait en vêtements. « Des dessins qui voulaient expliquer quelque chose dans la tête de la fille », pense la mère.
Lundi 8 mai, la mère a accompagné sa fille à l’école, a rencontré la directrice adjointe, lui a demandé si l’école dispose d’une terrasse. La réponse était affirmative. La mère lui a demandé si les enfants y montent. « Non, c’est impossible qu’ils y montent », lui a-t-elle répondu. La mère a supplié la directrice adjointe de lui permettre de la voir. Une réclamation qui n’a pas été refusée. Et la mère a remarqué que la terrasse ressemble à ce que sa fille dessinait. Une remarque qui l’a mise hors d’elle. Vers 14 h du même jour, elle a conduit sa petite fille chez un médecin. Ce dernier a attesté que l’écolière a bel et bien subi une agression sexuelle. Un certificat médical lui a été remis.
Elle l’a emmenée ensuite chez un pédopsychiatre. La fille a lâché le nom de son agresseur. Il s’agit de l’enseignant et surveillant général de l’école, Othmane. Elle n’était pas son unique victime, mais également une deuxième écolière et un troisième garçon. Sans tarder, la mère de la fille a contacté les deux autres parents des deux autres victimes pour les alerter. Ils lui ont expliqué que leurs enfants leur disaient que l’enseignant, Othmane, les châtiait sur la terrasse. Mais sans qu’ils leur demandaient plus d’explication. Conduisant tous les deux leurs enfants chez les médecins, ces derniers ont attesté que les enfants étaient victimes d’agressions sexuelles.
Des attestations qui ont été confirmées par le médecin légiste de l’hôpital des enfants Souissi. Et une plainte a été déposée auprès de la police de Temara. Les trois enfants ont expliqué à la police qu’ils ont été violés, entre midi et 14 h au moment de leur garde, sur la terrasse et ce, sous la menace d’être jetés d’en haut ou de les cogner la tête par la terre. Interrogé par la police de Temara, le surveillant général et instituteur, né en 1975, marié, a nié en bloc les charges retenues contre lui.
Mais quel intérêt auraient les trois enfants innocents à l’accuser si ce n’était pas vrai ? C’est la question que le juge d’instruction près la Cour d’appel de Salé a posée au mis en cause, le jeudi dernier 18 mai, qui n’a pas su y répondre. Et il a décidé sa mise état de détention préventive à la prison civile de Salé.

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