Une prostituée dévalise le studio de son client

Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Accusée de vol qualifié, Naïma, âgée de vingt-huit ans, divorcée et sans profession, se tenait au box des accusés. Née au douar Bouchaïb Ben Rkia, dans la province d’El Jadida, Naïma est analphabète. Elle n’est jamais allée ni à l’école coranique ni à l’école primaire. Elle est restée à la maison en s’occupant des divers tâches ménagères. Elle a appris à devenir une bonne ménagère jusqu’au jour où un voisin du douar, son aîné d’une dizaine d’années, est venu la demander en mariage. La nuit de noces a été célébrée et Naïma a accompagné son mari pour vivre avec lui sous le même toit. En effet, elle imaginait que sa vie serait rose. Elle n’a jamais pensé qu’une vie infernale l’attendait au foyer conjugal. Dès la première semaine de mariage, l’époux, sans pitié, la traitait cruellement. À chaque fois, elle regagnait le foyer parental. Au fil du temps, Naïma a décidé de demander le divorce. Ses parents ont tenté de l’assagir pour reprendre le cours de sa vie conjugale. Mais en vain. Enfin, elle a été répudiée. Bien qu’elle soit victime d’une injustice de la part de son mari, tout le monde au douar lui a tourné le dos. Devait-elle patienter et endurer le calvaire pour satisfaire les autres ?
Quand Naïma a quitté son douar, elle était à son vingt-quatrième printemps. Quelle a été sa destination ? Casablanca. Elle rêvait d’y trouver un emploi lui permettant de gagner dignement sa vie. Un rêve qui s’est trouvé face à une réalité  qu’elle n’allait jamais imaginer. De fil en aiguille, elle s’est adonnée à la prostitution pour gagner sa vie. Il semble qu’elle n’avait pas le choix. Depuis, elle a commencé à fréquenter les boîtes de nuit, les bars et les maisons closes.
Un jour, Naïma était attablée dans un café situé au centre-ville. Un client qui sirotait son café noir lui a fait un clin d’œil. Elle lui a souri comme si elle l’invitait. Effectivement, il l’a rejointe. Pas moins de quinze minutes, ils ont quitté le café vers un studio. Naïma y est entrée et s’est allongée sur le lit. Ils ont couché ensemble. Un quart d’heure plus tard, le client a ouvert une armoire. Sur l’une des étagères, Naïma a remarqué une importante somme d’argent. Le client n’en a tiré qu’un billet de 50 DH. Naïma l’a empoché avant de partir. Le lendemain, elle y est retournée. Elle a frappé à la porte. Personne n’a répondu. Avec un tournevis, elle est parvenue à ouvrir la porte. Elle est entrée au studio, a ouvert l’armoire et a mis la main sur 2.100 DH avant de partir. Deux jours plus tard, elle y est revenue encore une fois. Mais, elle a mis la puce à l’oreille d’un voisin qui l’a croisée dans les escaliers. Celui-ci a alerté la police. Se dépêchant sur les lieux, elle a arrêté Naïma, qui a écopé de deux ans de prison ferme.