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Vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son ami

Elle est sur ses nerfs tout en occupant un siège à la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Elle retient ses larmes et tente de calmer sa belle-fille. Elle attend depuis deux heures et demie que le verdict tombe. Sa belle-fille essuie ses larmes et lui demande ce qui l’a poussé à commettre un crime. Le destin ? Non, pense-t-elle. Parce qu’elle croit que c’est la cupidité et l’irresponsabilité de son mari qui l’avaient jeté dans le gouffre du crime. D’abord, c’est elle qui prend sa petite famille en charge. De temps en temps, elle fait la lessive et le ménage chez quelques familles. Et ce pour subvenir aux besoins de ses deux enfants, sa belle-mère et son époux. À 36 ans, une seule chose le préoccupe : l’ivresse. Chômeur depuis plus d’une dizaine d’années, il ne déploie aucun effort pour se trouver un job. Et nul ne l’encourage à travailler. Son voisin et ami, Saïd, qu’il accompagne le plus souvent est un fainéant de première heure. À son quarantième printemps, ce père d’une fillette ne pense jamais lui aussi à chercher un emploi. Après avoir séjourné en France durant quelques années en compagnie de sa famille, il a été refoulé dans son pays natal. Du moment qu’il est fils unique de ses parents, sa mère qui semble n’avoir pas l’intention de quitter la France même après avoir pris sa retraite, lui envoie des sommes d’argent. En fait, elle se montre plus généreuse envers lui. Quand elle venait d’arriver, la dernière fois, Saïd était plein de joie. Parce qu’il savait qu’il aura de l’argent. Sans aucun doute, il se confie à son ami et voisin, Ahmed, auquel il paie de temps à autre des bières et une bouteille de vin rouge.
«Pourquoi ne viendrais-tu pas chez moi pour qu’on s’enivre ensemble ? », propose Ahmed à Saïd. Celui-ci accepte l’invitation, d’autant plus que l’épouse d’Ahmed est à son travail. Et c’était un jeudi quand les deux amis étaient chez Ahmed, attablés autour de plusieurs bouteilles de vin rouge. Ils discutaient et s’enivraient. L’alcool favorisant, et sans raison apparente, les troubles d’esprit et les échanges d’insultes. Ahmed s’est dirigé vers la cuisine, a ouvert un tiroir, s’est saisi d’un couteau et a rejoint Saïd qui s’est remis à boire. Il l’a lardé de coups successifs. Comme s’il avait un compte à régler, Ahmed ne s’est arrêté que lorsqu’il a remarqué que son compagnon de beuverie est passé de vie à trépas. Ahmed lui a fouillé les poches, a mis la main sur trois billets de cent dirhams, lui a ôté la montre qu’il avait au poignet et a quitté la chambre. L’épouse est arrivée, a découvert la porte ouverte, l’a poussée. Elle n’a pas cru ses yeux. Son voisin, Saïd, est poignardé et gît dans une mare de sang. Horrible. Elle a avisé la mère de Saïd, avant d’alerter la police. «Qui l’a poignardé sauvagement avec douze coups de couteau ?», s’est interrogé le chef de la brigade de la police chargée de l’affaire. L’enquête a conclu qu’Ahmed est le meurtrier. Celui-ci a été conduit au box des accusés. La Cour est rentrée. Chacun a pris sa place au perchoir. Le silence régnait dans la salle d’audience. La mère et sa belle-fille retenaient leur souffle. Tout d’un coup, le verdict est tombé : vingt-cinq ans de réclusion criminelle. La mère d’Ahmed s’est évanouie. Sa belle-fille a lancé un cri strident avant de perdre connaissance. Et Ahmed a été conduit en prison.

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