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Violée sous la menace d’un couteau

Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Farida se tient un peu plus loin du box des accusés où comparait Abdelmoula, en état d’arrestation. Le président de la Cour lui demande de sortir de la salle d’audience en attendant qu’on l’appelle une seconde fois.
Tout en gardant les yeux baissés, elle traîne ses pas vers le hall de la Cour d’appel. Timide, elle avait honte. En fait, elle ne devait pas l’être, puisqu’elle a été victime d’un bourreau qui devait avoir honte, lui,  d’avoir violé une jeune innocente. «Je ne me souviens de rien…», prétend Abdelmoula devant les magistrats de la Chambre criminelle. Pourquoi ne se souvenait-il de rien? «J’étais en état d’ivresse…», argumente-t-il. Un argument qui semble n’avoir pas convaincu le président de la Cour. Celui-ci lui a répondu «Tu te souviens que tu étais en état d’ivresse et tu ne te rappelles pas que tu as violé la victime…».  Abdelmoula est resté silencieux. Le président de la Cour lui a ordonné de relater ce qui s’était réellement passé. «J’ai quitté mon travail…», affirme-t-il. Mais le juge l’a aussitôt arrêté pour s’exclamer : «Selon le procès-verbal de la police judiciaire, tu es au chômage…». Abdelmoula lui a alors expliqué qu’il se débrouillait pour gagner sa vie en vendant des objets à Souk Djaïjia, situé en ancienne médina. Avant de rentrer chez lui, il s’est rendu chez un des commerçants du boulevard Mohammed V qui vendait des boissons alcoolisées. Il avait acheté deux bouteilles de vin rouge qu’il a cachées dans un sachet en plastique.
À bord d’un grand taxi, il est arrivé à son quartier. Il était 18h, quand il s’est tenu dans un coin d’un terrain vague et a commencé à s’enivrer. «Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé après», a t-il précisé à la Cour.
Par la suite, la jeune fille est rentrée dans la salle d’audience. Après avoir prêté serment, elle a commencé à relater son histoire : «J’étais de retour du travail… Je venais de descendre d’un grand taxi… J’étais obligée de passer par ce terrain vague pour arriver chez moi et j’y suis passée sans le moindre problème…». Elle se dirigeait à son domicile en traînant les pas quand Abdelmoula lui a barré la route. Elle lui a demandé de la laisser tranquille tout en lui proposant de l’argent. «Je ne suis pas un voleur…», lui a-t-il dit avant de l’obliger à céder sous la menace d’un couteau qu’il portait sur lui. Et sans pitié, il l’a violée. Cet acte criminel lui a coûté quatre ans de réclusion criminelle.

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