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A. Alaoui «Une refonte de la compensation s’impose»

ALM : Y’a-t-il pénurie de gaz butane sur le marché ?
Abdallah Alaoui : Non, je pense qu’il y a effectivement pénurie de pleins de choses, mais certainement pas de gaz butane. Que cela soit clair : le gaz butane, comme tous les hydrocarbures, est disponible en abondance, et à aucun moment il n’a été question de manque d’approvisionnement de ce produit. Le problème est que certaines sociétés du secteur vivent un problème assez pointu avec la Caisse de compensation, créant au passage toute cette polémique qui ne repose sur aucun fondement.
Pourtant, et depuis quelques jours, plusieurs voix ne cessent de brandir l’imminence d’une pénurie de gaz. S’agit-il d’une farce ?
Je le répète, la pénurie n’existe que dans l’imaginaire de ceux qui veulent bien y croire. Le problème est autre. Il s’agit bien d’une question d’arriérés. Plus précisément, un retard de paiement de la part de la Caisse de compensation, causé par la dernière flambée des prix du pétrole. Comme vous le savez, le gaz butane est un produit subventionné.
Il est vendu sur le marché à un prix inférieur de son coût. La différence, c’est l’Etat, à travers la caisse de compensation, qui la paye. À cause de la récente montée des prix de pétrole, la caisse a eu quelques difficultés à rembourser quelques sociétés. D’après les informations dont je dispose, il s’agirait de quelque 600 millions de Dh qui concernent deux ou trois sociétés du secteur. Je peux aussi dire que ce problème sera réglé dans les jours qui viennent.
Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent à dire que les prix du pétrole entament un retour à la normalité. Cette conjoncture va alléger la pression sur la Caisse qui était, faut le reconnaître, particulièrement forte ces derniers temps.
Cette crise ne montre-t-elle pas que ce système de compensation a atteint ses limites ?
Effectivement, le système actuel de compensation a atteint ses limites. Ce système impose aux distributeurs de vendre le gaz à un prix inférieur à son coût de revient. En contrepartie, l’Etat s’engage à combler cette différence par un subside versé aux distributeurs par la Caisse de compensation.
Les autorités publiques sont conscientes de ces dysfonctionnements et des mesures seront prises après le mois de Ramadan, dans le but de réguler le système. Avec comme priorité : la redéfinition de la structure des prix. Ces derniers, rappelons-le, restent particulièrement bas au Maroc. Aujourd’hui, le prix de 12 kilos de butane est de 40 Dh. Alors que le prix de la même quantité de butane dans les pays du pourtours méditerranéens s’élève à 70 Dh. S’il est nécessaire de rééquilibrer ces marges, je pense qu’il conviendrait de le faire d’une manière progressive.
Il faudrait un programme dans lequel les hausses peuvent s’étaler sur une période de cinq ans. Avec le retour à la normale du prix du pétrole, les perspectives de la croissance économiques, ces hausses ne devraient pas avoir des répercussions à terme sur le consommateur.

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